mercredi, octobre 23

« Les collectivités ne sont pas responsables de la dégradation des comptes publics ». Au lendemain d’un rapport de la Cour des comptes, l’Association des maires de France (AMF) a publié, mardi 23 juillet, un communiqué dans lequel elle demande que le rôle de l’Etat soit bien défini dans la situation financière dégradée des collectivités locales.

L’AMF conteste notamment « l’obstination » du ministère des finances à « imposer » aux collectivités une « baisse de leurs moyens financiers ».

Dans son rapport « qui préfigure la préparation du projet de loi de finances », précise l’association, la Cour des comptes a notamment relevé que les collectivités territoriales avaient perdu 3,9 milliards d’euros en 2023, les départements étant de loin les plus mal lotis.

Ces derniers, dont les dépenses sont majoritairement attribuées à l’action médico-sociale, avec par exemple le versement du Revenu de solidarité active (RSA), ont vu leur épargne fondre de 4,7 milliards d’euros. Ils ont également fortement souffert du ralentissement du marché immobilier, une bonne partie de leurs recettes provenant des droits de mutation à titre onéreux prélevés sur les transactions immobilières, compris dans les dits « frais de notaire ».

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Mais les budgets des collectivités « sont obligatoirement à l’équilibre et leur dette, destinée uniquement à de l’investissement, est stable depuis 30 ans, à 8,9 % du PIB. Elles ont déjà supporté un effort financier conséquent depuis 15 ans », plaide l’AMF dans son communiqué intitulé « Dégradation des finances publiques : les technocrates n’ont toujours rien compris ».

De nouvelles charges pour les collectivités

Dans le même temps, « l’Etat a poursuivi sa trajectoire de dépenses, largement grevée par des nationalisations d’impôts locaux », regrette l’association, tandis que les collectivités « assument un ensemble de nouvelles charges », notamment la gestion des « digues » et du « recul du trait de côte » ou encore « la sécurité » et la « petite enfance », peut-on lire.

« Le sérieux budgétaire pourtant si souvent mis en avant par la Cour et le gouvernement, exige une juste présentation des responsabilités de l’Etat dans la dégradation des déficits publics », tacle enfin l’AMF.

La veille dans un communiqué, Régions de France, une autre association, avait pris acte de la « dégradation continue de la situation financière des Régions », soulevée par la Cour des comptes. « Sans affectation de nouveaux financements », les régions « seront contraintes de revoir à la baisse leurs investissements en faveur notamment des transports, des mobilités et de la rénovation énergétique des bâtiments », pouvait-on lire.

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Le Monde avec AFP

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