La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont en effet réagi, vendredi 13 juin, de manière quelque peu inattendue, voire acrobatique, à la vaste offensive lancée par l’Etat hébreu contre l’Iran. Les trois pays ont soutenu le « droit » de l’Etat hébreu « à se défendre » face à la menace nucléaire de la République islamique, en dépit de la dégradation de leurs relations avec Benyamin Nétanyahou au fil de la guerre à Gaza et de leur volonté de privilégier l’option diplomatique.
La position des capitales européennes, Paris en tête, est paradoxale, dans la mesure où elles sont les premières à avoir cherché à relancer les négociations avec Téhéran. En particulier dans le contexte de la réélection de Donald Trump, car elles voulaient éviter qu’Israël ne passe à l’offensive contre le programme nucléaire iranien, avec le soutien ou pas des Etats-Unis. Mais, écartés des négociations entre Washington et Téhéran, les Européens se méfiaient, ces derniers jours, d’un accord précipité et de façade.
Les officiels européens reconnaissent, en privé, que la convergence est forte avec Israël pour juger que le programme nucléaire iranien est très avancé et qu’il est grand temps de stopper ces progrès. Certains ne cachaient plus, notamment à Paris, que les frappes pourraient être envisageables si Israël apportait la preuve de leur efficacité pour résoudre la question du nucléaire iranien pour dix ans ou davantage, sans susciter une nouvelle conflagration régionale.
« La position française est pour le moins questionnable, car l’opération israélienne a notamment consisté en une frappe sur une installation nucléaire d’un Etat souverain. Les risques ne sont pas nuls », estime, pour sa part, Héloïse Fayet, spécialiste des questions de dissuasion, chercheuse à l’Institut français des relations internationales.
Pour en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de cet article de Philippe Ricard et Elise Vincent.
L’armée israélienne affirme continuer à frapper « des dizaines » de lanceurs de missiles en Iran
Dans un message publié sur Telegram, vidéo à l’appui, l’armée israélienne affirme cibler des « dizaines » de lanceurs de missiles sol-sol en Iran, sans donner davantage de précisions.
Le président américain a pris acte de l’attaque israélienne, qu’il a jugée « réussie », mais il s’accroche à une solution négociée, tant la répugnance est grande, au sein de sa base, pour des engagements militaires extérieurs.
Trump tiraillé entre son alliance avec Israël et son rejet des aventures militaires à l’étranger
Par Piotr Smolar
Donald Trump promettait de mettre fin à la guerre en Ukraine ? Elle fait rage. Le désastre à Gaza ? Il se poursuit, loin des rêves artificiels du magnat de transformer ce territoire palestinien en Riviera. Et voici à présent le président américain, en contradiction avec sa profession de foi pacifiste et son rejet des aventures militaires, au seuil d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient impliquant son pays, en soutien d’Israël. L’opération spectaculaire conduite par l’Etat hébreu contre l’Iran a placé la Maison Blanche dans une position inconfortable, où elle semble subir les événements tout en suggérant qu’elle les initie. Paix introuvable, confrontation inévitable : Donald Trump a pris acte de l’attaque, la trouvant « réussie », sans la saluer ouvertement. Lorsque une centaine de missiles iraniens ont été lancés en réponse, dans la soirée du vendredi 13 juin, les forces armées américaines ont pris leur part dans la défense d’Israël, comme ce fut le cas à deux reprises sous la présidence Biden, en 2024.
Israël dit avoir ciblé des systèmes de défense iraniens dans la région de Téhéran
« Pendant la nuit, l’armée de l’air a frappé des dizaines de cibles, notamment des infrastructures de missiles sol-air, dans le cadre d’une opération visant à détruire les capacités de défense aérienne du régime dans la région de Téhéran », a déclaré l’armée israélienne dans un communiqué. « Pour la première fois depuis le début de la guerre, à plus de 1 500 kilomètres du territoire israélien, l’armée de l’air a frappé des installations de défense dans la région de Téhéran », a-t-elle ajouté.
L’Iran riposte à l’attaque d’Israël
L’Iran a lancé, vendredi soir et samedi matin, plusieurs salves de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes israéliennes d’une ampleur sans précédent, qui ont visé plus de 200 sites militaires et nucléaires sur son sol. Téhéran a affirmé viser « des dizaines de cibles », « de bases et d’infrastructures militaires » dans le pays.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes
-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.
un peu confuse