jeudi, novembre 7

L’année 2024 sera certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée et la première avec une hausse de la température moyenne du globe de 1,5 °C au-dessus de la période préindustrielle, selon les données du service européen Copernicus. Il est même « probable » que le réchauffement ait dépassé 1,55 °C durant l’année calendaire, a commenté, jeudi 7 novembre, Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.

« Cela marque une nouvelle étape dans les records de températures mondiales et devrait servir de déclencheur pour rehausser l’ambition à la prochaine conférence sur le changement climatique, la COP29 », a souligné Samantha Burgess. Cette COP, qui s’ouvre le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, sera consacrée à la délicate recherche d’un nouvel objectif de financement pour permettre aux pays en développement de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter au changement climatique.

Elle se tiendra également dans l’ombre du retour prochain à la présidence américaine de Donald Trump, qui doute de la réalité du changement climatique. « Il ne s’agit pas d’un réchauffement climatique, car à certains moments, la température commence à baisser un peu », a-t-il estimé, en contradiction avec le consensus scientifique.

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Vers un réchauffement « catastrophique » de 3,1 °C

Selon Copernicus, le mois d’octobre a été le deuxième plus chaud dans le monde, après octobre 2023, avec une température moyenne de 15,25 °C. C’est 1,65 °C de plus que les niveaux préindustriels de 1850-1900, avant que l’utilisation massive des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ne réchauffe fortement l’atmosphère et les océans.

C’est aussi le 15e mois – sur une période de seize mois – que la température moyenne dépasse 1,5 °C de réchauffement. Ce chiffre symbolique correspond à la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris de 2015, visant à contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C.

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Cet accord historique fait toutefois référence à des tendances climatiques de long terme : la moyenne devra rester au-dessus de 1,5 °C de réchauffement pendant vingt à trente ans pour que l’on considère que la limite a été franchie.

Selon les derniers calculs de l’ONU, le monde n’est toutefois pas du tout sur la bonne voie pour respecter cette limite, qui permettrait pourtant d’éviter des effets plus catastrophiques encore du changement climatique comme les sécheresses, les canicules ou les pluies torrentielles.

Les politiques actuelles entraîneraient ainsi un réchauffement « catastrophique » de 3,1 °C au cours du siècle, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Et même en intégrant toutes les promesses de faire mieux, la température moyenne mondiale grimperait de 2,6 °C.

Précipitations extrêmes

Les effets meurtriers du réchauffement ont encore été illustrés dernièrement par les inondations dans le sud de l’Espagne, qui ont fait plus de 200 morts, la très grande majorité dans la région de Valence.

« Les calamités climatiques sont notre nouvelle réalité. Et nous ne sommes pas à la hauteur », a souligné jeudi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Nous devons nous adapter, dès maintenant », presse-t-il, alors qu’un rapport onusien dénonce une nouvelle fois une insuffisance de fonds publics internationaux alloués aux pays les plus pauvres pour les mesures d’adaptation.

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Copernicus note que les précipitations ont été supérieures aux moyennes en octobre dans la péninsule ibérique mais aussi en France, dans le nord de l’Italie ou encore en Norvège. Les scientifiques s’accordent sur le fait que dans la majeure partie de la planète, les précipitations extrêmes sont devenues plus fréquentes et plus intenses en raison du changement climatique.

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Une atmosphère plus chaude retient plus d’humidité et, par ailleurs, le réchauffement des océans peut aussi affecter la distribution des précipitations et l’intensité des tempêtes. Copernicus note justement que le mois dernier a été le deuxième octobre le plus chaud pour la température de surface des océans.

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Le Monde

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