mercredi, janvier 8

Le pouvoir algérien a rejeté, mardi 7 janvier, comme « une immixtion inacceptable dans une affaire interne algérienne » les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’Algérie tenues la veille. Le président français a affirmé que le pays « se déshonore » en maintenant en prison l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis la mi-novembre à Alger.

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« Des propos du président français qui déshonorent, avant tout, celui qui a cru devoir les tenir de manière aussi désinvolte et légère. Ces propos ne peuvent être que réprouvés, rejetés et condamnés pour ce qu’ils sont, une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne », a commenté le ministère des affaires étrangères algérien dans un communiqué.

« Ce que le président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d’expression n’en est pas une au regard de la loi d’un Etat souverain et indépendant. Elle relève essentiellement d’une mise en cause de l’intégrité territoriale du pays, un délit punissable par la loi algérienne », est-il ajouté.

« Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est »

Lundi, Emmanuel Macron a appelé Alger à la libération de M. Sansal. « L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est », a-t-il dit devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée. « Je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal. » Ce « combattant de la liberté » est « détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens », selon le président français.

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Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 80 ans, est incarcéré pour atteinte à la sûreté de l’Etat, après son interpellation à son arrivée à l’aéroport d’Alger, et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre. Le pouvoir algérien aurait mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.

L’auteur de 2084, la fin du monde (Gallimard, 2015), naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».

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