vendredi, mai 3

À la suite d’un courrier de Mickaëlle Paty, la sœur de Samuel Paty à Gérard Larcher, une commission d’enquête a été ouverte autour des menaces et agressions dont peuvent faire l’objet les professeurs.
Dans leur rapport, les sénateurs ont pointé la « terrible solitude » des enseignants face à un quotidien « marqué par les tensions et les conflits ».
Ils ont fait plusieurs recommandations pour mieux accompagner le personnel éducatif.

« L’école de la République est en danger », a estimé Laurent Lafon (UDI), en présentant à la presse un rapport sénatorial, aux côtés de son collègue LR François-Noël Buffet, autour des menaces et agressions dont peuvent être victimes les enseignants. En soulignant la « terrible solitude » des enseignants face à de telles situations, les sénateurs ont émis 38 recommandations pour « promouvoir cette laïcité à la française, mieux former le personnel éducatif et le doter des outils nécessaires pour conduire sa mission ».

Ce rapport faisait suite à l’ouverture d’une commission d’enquête par le président du Sénat, Gérard Larcher, interpellé sur ce sujet par courrier par Mickaëlle Paty, la sœur de Samuel Paty, qui a également été auditionnée.

Une « charte des parents »

« Le constat le plus marquant, c’est la terrible solitude vécue par les membres du personnel éducatif face à un quotidien marqué par les tensions et par les conflits », s’est alarmé François-Noël Buffet. Les auteurs du rapport, issus de l’alliance de droite et du centre majoritaire au Sénat, proposent par conséquent plusieurs mesures sur le volet de la formation, pour que l’Éducation nationale « reprenne la main » sur la formation des enseignants, en « ne faisant plus dépendre la formation initiale de l’université ». Ils souhaitent également « revoir le corpus disciplinaire » en cas de menaces et autres pressions, à travers une « harmonisation des sanctions au niveau national ».

Autre recommandation, faire signer chaque année aux parents d’élèves une « charte des parents », dans laquelle « sera rappelé le fait que l’enseignement ne se conteste pas ». La création de « structures dédiées aux élèves poly-exclus » ou « hautement perturbateurs » est également avancée. Plus symbolique, ils prônent l’organisation d’une journée d’hommage obligatoire aux enseignants assassinés dans chaque établissement en début d’année scolaire. 

Les sénateurs proposent par ailleurs diverses mesures de fluidification du parcours judiciaire des agents victimes d’agressions ou de menaces. L’administration pourrait ainsi déposer plainte elle-même en lieu et place de l’agent concerné, qui hésite parfois à le faire par peur de représailles. 

Ce rapport sénatorial a été adopté à l’unanimité en commission au Sénat, mais une partie de la gauche s’est abstenue. Il était présenté quelques jours après les menaces de mort en ligne reçues par un proviseur du lycée Maurice-Ravel de Paris qui avait demandé à une élève de retirer son voile.


A. Lo.

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