lundi, juillet 8

Le Rassemblement national promet de réduire le nombre d’étrangers arrivant en France.
Plusieurs secteurs économiques, le bâtiment, la restauration et surtout l’agriculture, emploient de très nombreux travailleurs étrangers.
Pourraient-ils s’en passer ?

Suivez la couverture complète

Élections législatives 2024

Dans le Vaucluse, Sylvain Bernard, agriculteur, fait appel à six saisonniers tunisiens chaque année. Sans eux, impossible d’assurer la récolte dans les temps. « Ici on trouve des saisonniers, mais pas suffisamment, et pas sur des périodes suffisamment longues. En plus, ce n’est pas le métier le plus attrayant, saisonnier agricole, c’est parfois des tâches difficiles », observe-t-il.

  

Ses employés sont autorisés à travailler six mois par an en France, avec les mêmes cotisations sociales, les mêmes charges patronales, et le même salaire qu’un employé local. Si le patron n’a pas souhaité nous dire pour qui il votait, il est sensible à certains thèmes de l’extrême droite, comme la préférence nationale. « Je suis le premier à la réclamer pour la vente de mes produits. La préférence nationale, c’est important pour l’économie française. Mais au bout d’un moment, pour que l’économie avance, il faut des mains, et aujourd’hui on ne les trouve pas. »

« Il n’y a que les députés RN qui sont présents »

Les résultats des élections législatives dans votre circonscription et votre ville

Dans ce département rural, le Rassemblement national est arrivé largement en tête au premier tour des législatives. Le parti promet de limiter l’immigration légale, sans donner davantage de détails sur le sort des saisonniers étrangers. Mais dans les rangs, l’inquiétude monte. « J’ai peur de ne pas revenir travailler. Nous, on est sérieux. On n’est pas là pour gratter ou pour profiter », plaide un saisonnier.  

Concurrence déloyale, hausse du prix de l’essence, aléas climatiques… Aux dires de beaucoup d’exploitants, pas grand-chose n’a changé depuis les manifestations de l’hiver dernier. Mais si beaucoup votent pour le RN, un parti qui a promis de limiter l’arrivée de la main-d’œuvre étrangère, c’est peut-être moins une question de programme que de personne. 

« Chaque fois que l’on fait des assemblées, ou le festival de la cerise, il n’y a que les députés RN qui sont présents, les députés des autres bords ne viennent jamais », déplore Éric Constant, producteur de cerises dans le Vaucluse. 

Si les travailleurs étrangers sont essentiels à l’agriculture, ils sont également employés dans de nombreux autres secteurs comme le bâtiment ou la restauration.


La rédaction de TF1info | Reportage Baptiste Guéais, Romain Reverdy

Partager
Exit mobile version