Il ne pouvait pas passer à côté du sujet : alors qu’il revient avec un nouveau film cet automne, Quand vient l’automne – un thriller intime autour du troisième âge –, le réalisateur François Ozon n’a pas manqué d’être interrogé par La Tribune Dimanche sur les agressions sexuelles imputées à l’abbé Pierre.
« Voilà un vieux grand-père indigne », a ironisé le cinéaste, qui avait consacré un film, Grâce à Dieu, à l’affaire du père Preynat, l’aumônier lyonnais qui a abusé d’enfants pendant une vingtaine d’années. « Heureusement que le pape ne l’a pas sanctifié, poursuit-il. Je connais bien le monde de l’Église, donc je n’ai pas été surpris par ces révélations, mais je l’ai plutôt été par le silence de tous ces gens qui savaient au sein de l’Église : même le pape était au courant. »
Pas moins de 24 femmes accusent désormais l’abbé Pierre, mort en 2007, de violences sexuelles entre les années 1950 et les années 2000. Une affaire sordide qui jette l’opprobre sur un homme qui a voué sa vie aux pauvres en lançant notamment le mouvement Emmaüs, engagé dans l’aide et le soutien matériel aux exclus et aux plus défavorisés.
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