samedi, décembre 28

Mayotte est une bombe sanitaire à retardement. Plus d’une semaine après le passage du cyclone Chido, la question de l’accès à l’eau potable est plus que jamais cruciale. Les systèmes de production et de distribution ont été lourdement impactés, aggravant la situation du réseau public de distribution qui souffrait déjà d’un manque d’infrastructures. Si la reprise progressive du service a rétabli l’accès pour la plupart des personnes raccordées au réseau, une partie importante de la population reste encore sans accès à cette ressource vitale.

Par ailleurs, les bornes-fontaines (payantes) déjà en nombre insuffisant sur l’île ne sont pas alimentées de manière continue. De nombreux habitants n’ont pas d’autre option que d’utiliser de l’eau de mer, de rivière et de puits pour boire, se laver, préparer à manger. Quant aux stocks d’eau, le rationnement de quelques litres par famille est bien trop faible pour couvrir les besoins vitaux.

Les populations sinistrées auprès desquelles interviennent les structures et les citoyens mobilisés sont victimes de la faim et de la soif dans les quartiers les plus précaires totalement détruits. Le plus souvent enclavés, ces derniers passent sous les radars des pouvoirs publics qui organisent des distributions parcellaires de bouteilles d’eau. Chaque jour, les associations et les collectifs de bénévoles découvrent des zones dans lesquelles aucun secours n’est arrivé depuis dimanche 15 décembre.

Rappelons que dans ce département français, les habitats précaires en tôle qui représentaient 40 % des habitations de l’île ont été balayés par le cyclone. Cela concernerait plus de 110 000 personnes, sur une population estimée à plus de 320 000 habitants (Mayotte Insee).

Vulnérabilité des services

L’accès à l’eau est un enjeu de longue date à Mayotte : avec environ 30 % des habitations ne disposant pas de l’eau courante à l’intérieur de leur domicile, l’accès à cette ressource vitale était déjà très limité pour une partie importante de la population avant même le passage de Chido.

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