- Lors d’une réunion consultative avec le ministère de l’Éducation nationale, un syndicat a proposé de laïciser les noms des vacances scolaires.
- La proposition a déclenché une levée de boucliers, alimentée par une pétition de l’organisation étudiante UNI revendiquant les « racines chrétiennes » de la France.
- Ce vendredi 3 octobre, le ministère a indiqué n’avoir « pas retenu » cet amendement.
« Vieilles lunes gauchistes »
, « instrumentalisation lamentable »
… En quelques heures, mercredi 1ᵉʳ octobre, le ton est monté autour de l’hypothèse d’un changement de nom des vacances scolaires de la Toussaint et de Noël : évolution conforme à la laïcité selon certains, trahison des « racines chrétiennes de la France »
pour d’autres. D’où est partie la controverse ? Une telle modification est-elle d’actualité ? On fait le point.
La piste a été lancée ce mercredi, lors d’une réunion du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), une instance consultative regroupant notamment le ministère et les syndicats, dont l’ordre du jour comprenait un point sur le calendrier scolaire de l’année 2026-2027. Le FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, y a présenté un amendement visant à appeler les congés scolaires de la Toussaint « vacances d’automne »
et ceux de Noël « vacances de fin d’année ».
« Clarification » du ministère
« C’est un amendement qui est en adéquation avec ce que nous portons, avec nos mandats, à savoir des mandats de laïcité, des mandats d’uniformisation »
, a expliqué à l’AFP la porte-parole du FSU-Snuipp, Aurélie Gagnier. Selon cette dernière, « l’automne parle à tout le monde, la Toussaint à beaucoup moins de monde maintenant ».
Elle a d’ailleurs rappelé que les vacances de Pâques avaient déjà changé de nom pour s’appeler « vacances de printemps ».
Quelques heures après cette réunion, le syndicat étudiant UNI, également membre du CSE, a lancé une pétition « pour la défense des racines chrétiennes dans les vacances scolaires »
, regrettant « de vieilles lunes gauchistes qui visent à effacer les racines chrétiennes de la France, ses traditions et son histoire ».
Par la suite, le ministère de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, s’est engouffré dans la polémique, déclarant sur X que « couper les enfants de traditions qui relèvent d’un patrimoine partagé, c’est les priver d’une mémoire collective ».
Le FSU-Snuipp a alors déploré une « instrumentalisation lamentable »
, rappelant que 18 points étaient à l’ordre du jour de cette réunion et estimant que « le buzz devrait être sur
le budget
et la nécessité de remettre l’école au cœur des priorités ».
Vendredi soir, le ministère de l’Éducation nationale a publié une « clarification »
, soulignant que l’amendement n’avait « pas été retenu »
à l’issue de la réunion. Par ailleurs, le ministère a rappelé à l’ordre les membres du CSE, soulignant qu’ils étaient « soumis à un devoir de discrétion quant aux documents préparatoires, à la nature des débats et aux délibérations ».




