lundi, mai 13

Encore massivement interdit en Asie du Sud-Est, le mariage homosexuel en bonne voie pour être légalisé en Thaïlande.
Les députés se sont prononcés assez largement en faveur d’une évolution de la loi en ce sens.
Les associations LGBT+ locales se réjouissent d’un tel vote.

Ce n’est pas encore définitif, mais la Thaïlande se rapproche désormais d’une légalisation du mariage homosexuel. Une étape cruciale a en effet été franchie mercredi, avec un vote des députés, favorables à une large majorité. 

Cette prise de position forte des parlementaires marque une avancée importante, mais il faudra encore attendre un passage du texte au Sénat, un préalable indispensable avant une promulgation définitive de la loi par le roi Maha Vajiralongkorn. Selon les observateurs, la procédure pourrait prendre encore plusieurs semaines, voire des mois.

Légalisé dans seulement deux pays d’Asie

« La Thaïlande est enfin acceptée et reconnue comme un vrai paradis LGBT+ », s’est réjouie Chanya Rattanathada, une militante de 27 ans qui a contribué aux travaux parlementaires. Un enthousiasme qui fait écho à celui de nombreux députés, qui ont multiplié les applaudissements dans l’hémicycle lorsque les résultats du vote ont été annoncés. Certains élus ont d’ailleurs brandi le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT+, une scène symbolique retransmise en direct par la chaîne parlementaire thaïlandaise puis relayée sur les réseaux sociaux.

En légalisant dans les prochains mois le mariage entre couples de même sexe, le royaume deviendrait le premier pays d’Asie du Sud-Est à faire évoluer en ce sens sa législation. Dans cette région du globe comme ailleurs en Asie, les unions homosexuelles ne sont en effet que très rarement reconnues par les États. Jusqu’à présent, seuls le Népal et Taïwan ont fait adopter des lois qui reconnaissent ces mariages.

Si la Thaïlande est un pays réputé pour ses valeurs de tolérance, les associations ont longtemps pointé du doigt des lois jugées conservatrices. Ces dernières ont été accusées d’alimenter les discriminations vis-à-vis des couples homosexuels ou des personnes transgenres. Le vote intervenu en ce milieu de semaine intervient à la suite de décennies de lutte, conduites par des militants et associations LGBT+. Ce projet de « mariage pour tous » rencontre désormais une large adhésion au sein de la classe politique : les partisans du Premier ministre Srettha Thavisin s’y montrent favorables, tout comme le principal parti d’opposition Move Forward, partisan d’une refonte profonde des institutions.

En pratique, la proposition adoptée par les députés prévoit la modification des références faites aux « hommes », « femmes », « maris » et « épouses » dans la loi sur le mariage. Ainsi que leur remplacement par des termes non genrés. Cette nouvelle législation est par ailleurs censée conférer aux couples homosexuels les mêmes droits qu’aux couples hétérosexuels en matière d’adoption ou d’héritage.


TD avec AFP

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