mercredi, décembre 31

La finalisation des négociations sur l’accord de libre-échange entre le Mercosur [Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay] et l’Union européenne (UE) est donc reportée au mois de janvier 2026. Nous pouvons considérer que c’est une bonne chose, car, comme le disent nos syndicats agricoles, le compte n’y est pas encore.

Par ailleurs, sur ce sujet, nous ne pouvons en rester à une position uniquement défensive ; il faut proposer du positif. D’autant que la signature d’un accord ne clôt pas le sujet : il nous faut toute une stratégie pour le mettre correctement en œuvre.

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En nous limitant au sujet de la viande bovine, revenons d’abord sur la question de la concurrence déloyale qu’une libéralisation des échanges entre nos deux régions du monde aurait pu faire à nos éleveurs. En 1997, juste avant le début des négociations, j’avais été contacté par la Commission européenne pour effectuer un diagnostic de l’état de la production agricole et des échanges entre l’Union européenne et le Mercosur.

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Je me souviens qu’à Bruxelles mes interlocuteurs étaient tous bien conscients qu’une ouverture totale des frontières aurait balayé l’élevage bovin européen. C’est ainsi que, à l’issue de vingt-quatre ans de négociations, le quota annuel d’importation est aujourd’hui fixé à 99 000 tonnes par an, soit 1,2 % de la consommation européenne. Notre élevage bovin européen ne sera donc pas balayé, mais des souffrances supplémentaires seront ajoutées à celles qui existent déjà. D’où la nécessité des compensations que l’UE doit accorder à ce secteur.

Normes sociales

Le débat fondamental concerne les normes environnementales. Il y a concurrence déloyale parce que les pays du Mercosur n’appliquent pas les mêmes normes que les nôtres. Il faut donc appliquer des clauses miroirs, permettant d’exiger des pays tiers qu’ils appliquent les mêmes normes environnementales que celles imposées en Europe. C’est le point sur lequel nos quatre grandes organisations syndicales agricoles françaises s’entendent par-delà leurs spécificités. Pour une fois, elles sont aussi au diapason avec les ONG environnementales et une grande partie des opinions publiques de l’UE. Elles ont à mon sens cent fois raison.

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