mardi, mai 21

« La rédaction demande instamment une clarification des intentions de l’actionnaire, par respect des salariés et des lecteurs. » Alors qu’une vente du magazine Marianne n’est pas exclue par CMI France, propriété de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, la rédaction de l’hebdomadaire s’estime « maintenue dans le flou et l’incertitude quant à l’avenir du journal ».

Regrettant que Denis Olivennes, le président du conseil de surveillance du groupe CMI, n’ait pas fourni d’explications aux salariés, « la Société des rédacteurs, le CSE et la rédaction réunie en assemblée générale dénoncent fermement la brutalité de ces méthodes ».

Le média d’investigation La Lettre avait affirmé, lundi, que Daniel Kretinsky cherchait à vendre l’hebdomadaire, dans son giron depuis 2018, en raison de sa ligne éditoriale jugée trop souverainiste.

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Déjà à la tête d’un petit empire médiatique dans son pays et d’un puissant groupe énergétique, le magnat tchèque, réputé proeuropéen, a accéléré ses investissements tous azimuts dans l’Hexagone. En novembre, il a mis la main sur le numéro deux de l’édition Editis, cédé par Vivendi. Depuis 2018, il a entre autres racheté les magazines du groupe Lagardère Active (dont Elle et Télé 7 jours), acquit plus de 5 % du groupe TF1 et renfloué Libération à deux reprises, sans pour autant en devenir actionnaire.

Créé en 1997 par les journalistes Jean-François Kahn et Maurice Szafran, l’hebdomadaire compte 55 cartes de presse. A l’initiative de la direction de la rédaction, une nouvelle formule a été lancée en mars, avec une pagination réduite de moitié et un prix passant de 4,40 euros à 3,50 euros.

Ce lancement a été un succès, avec des ventes au numéro en forte augmentation, et des abonnements papier et numérique repartant à la hausse, d’après CMI France. Avec 129 000 exemplaires vendus en 2023, Marianne a vu sa diffusion baisser de 1,3 % par rapport à 2022, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Il se maintient derrière ses concurrents Le Point (291 000, – 1,5 %), L’Obs (190 000, – 7 %) et L’Express (144 000, – 5 %). Marianne a perdu l’année dernière 3 millions d’euros, pour 12 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Le Monde avec AFP

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