Dans la torpeur hivernale de Saint-Tropez les hommages à « BB » se poursuivent
Dans la torpeur de l’hiver, Saint-Tropez retrouve son calme et son authenticité, à l’image des hommages peu nombreux mais simples des habitants qui pleurent dimanche Brigitte Bardot, estimant que « son âme restera tropézienne, pour l’éternité », comme l’a constaté l’Agence France-Presse (AFP).
Quand Julia Gangotena a su, elle a « couru » à La Madrague pour déposer quelques roses blanches au pied de son portail bleu. Juste avant que les gendarmes ne barrent le chemin de terre bordé de roseaux.
« Son âme restera tropézienne, pour l’éternité », confie cette habitante de 36 ans. Elle croisait régulièrement l’icône en fin de journée qui baladait ses chiens sur la plage. « C’est une femme qui a vécu autant avec une foule indénombrable que seule, extrêmement seule. Et elle est morte chez elle, et c’est la plus belle mort qu’on pouvait lui souhaiter. Oui, avec ses animaux autour », ajoute-t-elle.
Sur une barrière, quelques bouquets ont été accrochés avec des portraits en noir et blanc de BB. Ils sont peu nombreux tant ce petit port méditerranéen, qui est un haut-lieu de la jet-set internationale l’été, s’assoupit le reste de l’année.
Et ceux qui viennent ont tous une anecdote à partager sur la star planétaire, icône du 7e art, qui menait ici une vie discrète, loin aussi des sorties polémiques et politiques qui pouvaient la caractériser.
Nathalie Dorobisze est « dévastée ». « Le monde de demain sans elle, c’est une page qui va se refermer et ça va être très difficile » car « elle a tout le temps été là. Tout le temps », confie la quinquagénaire, tout de noir vêtue. « On la voyait souvent, je ne l’embêtais pas. J’étais un peu plus loin et en retrait, puis je la regardais passer et quand elle était de bonne humeur, elle nous envoyait des bisous », ajoute-t-elle.
Simonetta Greggio, elle, a dû lui écrire une centaine de lettres sans jamais recevoir de réponse. Elle en a fait un livre : « Mes nuits sans Bardot », publié en 2024 chez Albin Michel et qui a remporté le prix du livre de plage.
Puis un jour, pour ses 90 ans, « je suis venue porter des fleurs avec les chiennes et on avait un grand bouquet de tournesol. Elle s’est arrêtée, et on le lui a donné. On lui a dit qu’on l’aimait, elle nous a dit qu’elle nous aimait aussi, elle nous a pris dans ses bras », raconte-t-elle à l’AFP. Pour elle, « c’était une femme qui était née très bourge et qui avait passé son temps à avoir une vie extrêmement simple par rapport à l’argent qu’elle a gagné, à la médiatisation qu’elle a eue, la célébrité ».
Pour Sabrina Sabatini, c’était une évidence de lui rendre hommage car « elle a été toujours en avance, surtout sur la protection animale. A l’époque, tout le monde se moquait d’elle. Alors que maintenant, c’est vraiment un sujet ».




