Une relation cachée soudainement révélée au grand jour. La ministre islandaise de l’Éducation et de l’Enfance, Ásthildur Lóa Thórsdóttir, a révélé jeudi 20 mars dans une interview au média islandais RUV avoir eu une relation avec un mineur il y a plus de 30 ans, dont est né un enfant. Elle a dans le même temps annoncé sa démission devenue effective ce dimanche 23 mars.
La désormais ex-ministre, aujourd’hui âgée de 58 ans, précise que cette relation a débuté alors que l’adolescent n’avait que 15 ans et qu’elle avait 22 ans. Elle dit l’avoir rencontré alors qu’elle animait des activités pour un groupe de jeunes issus d’une congrégation religieuse.
L’année suivante, elle donne naissance à un petit garçon issu de cette union. Leur relation était toujours restée secrète jusqu’à aujourd’hui.
« Je gérerais différemment les choses aujourd’hui »
« C’était il y a 36 ans. Beaucoup de choses peuvent changer durant une telle période et je gérerais clairement différemment ce genre de choses aujourd’hui », assure-t-elle au média Visir.
La Première ministre islandaise Kristrún Frostadóttir a réagi, évoquant une « affaire très personnelle ». « Par respect pour la personne concernée, je ne ferai pas de commentaires sur le fond », a-t-elle dit. Selon la presse islandaise, la cheffe du gouvernement a découvert cette histoire en même temps que le grand public.
L’ancienne membre du gouvernement, aussi députée pour le Parti populaire, a par ailleurs annoncé qu’elle resterait membre du Parlement.
Le père dit avoir été empêché de voir son fils
Le père du fils d’Ásthildur Lóa Thórsdóttir confirme au média RUV avoir entretenu une relation avec l’ex-ministre et précise qu’elle est rapidement tombée enceinte après leur rencontre.
Il précise qu’il a pu assister à l’accouchement et qu’il a pu au début voir régulièrement son enfant, mais que le contact a ensuite été progressivement rompu avant que le bébé ne fête son premier anniversaire.
Il précise qu’il n’avait pas beaucoup de moyens financiers à l’époque et qu’il était complexe pour lui de voir son fils, alors qu’ils n’habitaient pas ensemble et que l’adolescent n’avait pas le permis de conduire.
Si la mère a fait des efforts pour maintenir le contact au début, la situation a changé quand elle a rencontré son mari, selon lui. Elle a alors peu à peu refusé les visites que réclamait le père de son fils, mais en demandant qu’il continue de payer une pension alimentaire, ce qu’il a fait pendant 18 ans.
La directrice de la communication d’Ásthildur Lóa Thórsdóttir « dément catégoriquement les allégations selon lesquelles elle aurait empêché le père d’avoir un contact ou une relation avec son fils », dit-elle à CNN.
La majorité sexuelle fixée à 14 ans à l’époque
L’ex-compagnon de la députée islandaise soutient qu’il ne s’est jamais défini comme une victime dans cette relation. Pour autant, il se souvient qu’il traversait à l’époque une période difficile et s’était tourné vers la congrégation religieuse pour y trouver un soutien.
En Islande, la majorité sexuelle est aujourd’hui fixée à 15 ans, mais était fixée à 14 ans à l’époque des faits. L’âge d’indépendance était par ailleurs situé à 16 ans.
Pour autant, toute relation sexuelle entre un majeur et un mineur n’est pas forcément légale, notamment si le mineur est considéré comme dépendant financièrement de son partenaire ou s’il a une relation avec une personne ayant un ascendant sur lui comme par exemple son professeur. Dans ces cas-là, le majeur peut encourir jusqu’à 12 ans de prison.
Article original publié sur BFMTV.com