C’est le premier pays d’Asie du Sud-Est, et le troisième du continent, après Taïwan et le Népal, à reconnaître l’égalité devant le mariage. Le roi de Thaïlande a promulgué la loi sur le mariage homosexuel, a annoncé mardi 24 septembre la Royal Gazette, journal officiel du pays. Le roi Rama X a donné l’assentiment royal à la nouvelle loi, adoptée par le Parlement en juin, et qui entrera en vigueur dans cent vingt jours, ce qui signifie que les premiers mariages devraient être célébrés en janvier.
La nouvelle législation modifie les références aux hommes, aux femmes, aux maris et aux épouses, pour les remplacer par des termes non genrés, en l’occurrence « individus » et « partenaires de mariage ». Elle doit aussi conférer aux couples homosexuels les mêmes droits qu’aux couples hétérosexuels en matière d’adoption ou d’héritage.
Adhésion de la coalition au pouvoir et de l’opposition progressiste
Toutefois, les activistes déplorent l’absence de reconnaissance des personnes transgenres ou non binaires, qui n’auront toujours pas le droit de faire modifier leur genre sur leurs papiers d’identité.
L’arrivée au pouvoir, l’été dernier, de Srettha Thavisin, premier civil à occuper le poste de premier ministre depuis le coup d’Etat de 2014, a contribué à accélérer le processus législatif, habituellement tortueux en Thaïlande. L’instabilité chronique de la vie politique thaïlandaise, entre coups d’Etat et grandes contestations populaires, a eu raison de précédentes tentatives de légalisation ces dernières années.
Aujourd’hui, le texte suscite l’adhésion de la coalition au pouvoir, jugée favorable aux intérêts de l’armée, et de l’opposition progressiste, incarnée par le Parti du peuple (ex-Move Forward), dans un rare moment d’union à une période de tensions. Depuis les Pays-Bas, premier pays à célébrer des unions homosexuelles en 2001, plus d’une trentaine de pays ont légalisé le mariage pour tous dans le monde.