La science ne suit jamais un long fleuve tranquille. Une théorie scientifique ne résulte pas instantanément de l’intuition géniale d’un homme seul, mais d’une évolution, lente et progressive, de plusieurs idées. Le parcours de la science est aussi jonché de découvertes fortuites. Ainsi de la loi du premier phénomène physique auquel l’être humain est confronté, la gravité, dont la légende attribue la paternité à Isaac Newton (1643-1727) : assis au pied d’un arbre, il aurait reçu par hasard une pomme sur la tête.
Cet incident fâcheux l’aurait alors amené à réfléchir : pourquoi la pomme est-elle tombée au sol au lieu de s’envoler vers le ciel ? Début de réponse avec Aristote ?
La cosmologie d’Aristote
La physique d’Aristote, philosophe grec du IVe siècle avant Jésus-Christ, est avant tout intuitive : les corps lourds, telle une pierre, tombent quand les légers, par exemple la fumée, s’élèvent.
Pour Aristote, l’Univers est constitué de deux régions distinctes subdivisées en sphères concentriques : une, la sublunaire, s’étend du centre de la Terre à la sphère de la Lune, quand la seconde, la supralunaire, va de la sphère de la Lune à celle des étoiles fixes. Ce disciple de Platon (vers 428-348 avant Jésus-Christ) oppose le monde sublunaire, terrestre et « corrompu », à la région supralunaire, un monde céleste parfait et immuable comportant des sphères concentriques (à l’intérieur desquelles évoluent Lune, Soleil, planètes et étoiles) qui tournent autour de la Terre […] Lire la suite