Dans un développement inattendu pour un procès, la juge d’instruction Gwenola Journot a été longuement questionnée, vendredi 8 novembre, au procès des viols de Mazan. Celle qui a résumé 31 tomes d’instruction dans une ordonnance de mise en accusation de 370 pages a dû répondre devant la cour criminelle du Vaucluse sur la façon dont ont été menées les investigations, les avocats de la défense évoquant d’éventuels manquements.
Dans un procès aussi sensible, le juge Gwenola Journot a-t-elle mal fait son travail ? C’est ce qu’ont voulu savoir les 30 pénalistes saisis de ce dossier tentaculaire. Des avocats de la défense qui interrogent une juge, voilà une démarche inhabituelle.
À la barre et durant deux heures, la juge d’instruction a dû s’expliquer sur la manière dont elle a mené son enquête, à la demande d’un accusé. Parmi les questions qui lui ont été posées : est-ce que oui ou non, Dominique Pelicot a livré sa femme à des clients sur des aires d’autoroutes, comme l’avaient rapporté certains accusés aux enquêteurs ?
Ou encore, qu’en est-il des potentiels attouchements subis par la fille du couple, Caroline Darian, par son père ? Des photomontages d’elle, nue et endormie, ont en effet été trouvés dans les fichiers informatiques de son père, et la quadragénaire se demande toujours si elle aussi n’aurait pas été violée par celui qu’elle appelle désormais son « géniteur ».
Pouvoir tenir un procès « dans un délai raisonnable »
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