jeudi, décembre 18
Le maire écologiste de la capitale hongroise, Gergely Karacsony, à Budapest, le 27 juin 2025.

Le Parlement hongrois a voté, mercredi 17 décembre, une loi qui pourrait obliger la municipalité de Budapest, à court de liquidités, à emprunter de l’argent dans des conditions floues et pouvant conduire en prison le maire, membre de l’opposition.

La mesure concernant cette bouée de sauvetage financière a été adoptée quelques semaines après que le maire écologiste, Gergely Karacsony, a annoncé que la capitale, qui compte 1,6 million d’habitants, risquait l’insolvabilité, en raison notamment des prélèvements imposés par le gouvernement.

M. Karacsony accuse régulièrement le premier ministre, Viktor Orban, nationaliste, de saigner Budapest et les autres grandes municipalités afin de les empêcher d’offrir un autre modèle de gouvernance. Le parti de M. Orban, Fidesz, affirme que les difficultés financières de la capitale sont liées aux « dépenses irresponsables » de son maire.

La loi sur « l’octroi d’un prêt pour empêcher la faillite de la municipalité de Budapest » a été votée par 136 voix favorables (34 s’y sont opposées) en procédure accélérée au cours d’une session extraordinaire.

Un « coup de massue politique »

En application de ses dispositions, la mairie peut solliciter un crédit auprès de la Banque hongroise de développement, si l’échéance pour verser les salaires a été dépassée. Les services administratifs de la ville – dirigés par un proche de M. Orban – peuvent également l’obliger à contracter un prêt, dont le gouvernement a le droit de fixer les modalités, dont la durée, le taux d’intérêt et les garanties.

La loi oblige également le maire à produire divers documents financiers et à réaliser des réformes dans les six mois, sous peine d’être condamné à deux ans d’emprisonnement. Ce dernier a comparé le projet de loi à un « coup de massue politique » qui ne résout rien.

La municipalité de Budapest est tenue de verser une contribution dite « de solidarité » à l’Etat, qui a presque été multipliée par neuf depuis l’élection de M. Karacsony, en 2019, et l’ampute actuellement d’un cinquième de ses revenus. Elle a intenté plusieurs procès ces dernières années, arguant que cette taxe est anticonstitutionnelle, mais le gouvernement en a défendu l’existence au motif qu’il doit redistribuer des fonds des villes les plus riches vers les communes les moins aisées.

M. Karacsony avait, par ailleurs, annoncé la semaine dernière que la police avait recommandé d’entamer une action judiciaire à son encontre pour avoir contourné l’interdiction de la Marche des fiertés dans la capitale hongroise. Si la justice suit cette recommandation, il risque d’être condamné à un an de prison.

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Le Monde avec AFP

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