mercredi, mars 19

Voici ce que me disait, il y a quelques années, un Congolais rencontré à Lubumbashi et qui a longtemps vécu à Conakry : « Le Congo, c’est dix fois la Guinée : dix fois sa superficie, dix fois sa population, dix fois ses richesses, dix fois sa beauté, et dix fois ses malheurs. » Je n’en disconviens pas. Côté proportions, il n’y a pas match entre le Congo, ce géant de l’Afrique centrale, et la Guinée, l’un des petits Poucets de l’Afrique de l’Ouest.

Deux pays, un potentiel immense, une même désillusion

Il reste néanmoins que ces deux Cendrillons ont beaucoup de points communs. Ils sont l’un et l’autre le château d’eau de leur région et passent tous les deux pour des scandales géologiques. Leurs indépendances furent les plus flamboyantes, les plus emblématiques, les plus prometteuses, les plus décevantes aussi. D’un côté, Sékou Touré, l’homme du 28 Septembre, l’homme qui a osé dire non à De Gaulle, pour reprendre l’inusable dithyrambe des griots et des charlatans ! De l’autre, Lumumba ! L’un devint un tyran et l’autre, un saint. Mais tous les deux, en quittant ce monde, ont laissé leur pays au bord du gouffre ; le gouffre le plus abyssal revenant naturellement au Congo.

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