dimanche, juin 30

A contre-courant de l’élection présidentielle de 2022, cette campagne signe le retour d’un invité longtemps oublié : l’état de nos finances publiques. Complètement écarté des débats il y a deux ans, le sujet de la maîtrise budgétaire fait sa réapparition avec une intensité rarement égalée dans des élections législatives. Face à cette nouvelle donne, les différents partis politiques tendent à se démarquer. Entre responsabilité déclarée et populisme assumé, quelle stratégie électorale gagnante face à la dette ?

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Alors que l’heure était depuis plusieurs mois au rétablissement de nos comptes, la dégradation de la note française décidée par une agence de notation quelques jours avant la dissolution a sans aucun doute contribué à orienter l’opinion publique. C’est ce que soulignent les résultats de la sixième vague de l’enquête électorale menée par l’institut Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès, le centre de recherches politiques de Sciences Po, l’Institut Montaigne, Radio France et France Télévisions.

Cette étude révèle que la crédibilité budgétaire des programmes est importante pour 92 % des sondés. Elle est même importante et décisive pour 48 % d’entre eux, soit près d’un Français sur deux. Le financement des propositions électorales revêt ainsi une portée presque plus élevée que le contenu des programmes eux-mêmes qui seront pris en compte pour le choix du vote de 73 % des électeurs et fortement considérés pour moins d’un tiers d’entre eux. Le poids de la dette dans les récents débats politiques se concrétise-t-il par une sensibilisation accrue des Français aux enjeux de finances publiques ? Ces derniers seraient-ils devenus de parfaits « budgétaires », soucieux de stabiliser notre dette et déficit publics ?

Bataille des chiffres

La réalité est évidemment plus complexe. La matière budgétaire ne suscite pas le même intérêt chez tous les électeurs. Parmi les Français qui envisagent de voter pour un candidat du Nouveau Front populaire (NFP) ou du Rassemblement national (RN) au premier tour, seuls 45 % et 43 % d’entre eux estiment que la crédibilité budgétaire des programmes proposés est importante et décisive dans leur choix. Cette proportion atteint 69 % chez les électeurs d’Ensemble (majorité présidentielle). Sur le fond des propositions, les électeurs potentiels du NFP demeurent ceux pour lesquels le contenu des programmes est le plus déterminant dans leur choix de vote – pour près de 48 % d’entre eux – contre respectivement 35 % et 37 % pour Ensemble et le RN.

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