samedi, novembre 30

Beaucoup, en Occident, croyaient que l’engagement de la Corée du Nord aux côtés de la Russie amènerait la Corée du Sud à davantage soutenir l’Ukraine. Il n’en est rien. Défiante au sujet des informations sur le déploiement nord-coréen en Russie et inquiète envers la politique de la nouvelle administration Trump qui promet de mettre fin au conflit, la Corée du Sud hésite à fournir des armes à l’Ukraine. Sur cette question, a déclaré jeudi 28 novembre le ministre de la défense, Kim Yong-hyun, Séoul « travaillera en solidarité avec la communauté internationale », plutôt que de s’engager directement.

Ce positionnement confirme l’impression née de la visite éclair à Séoul, le 27 novembre, du ministre ukrainien de la défense, Rustem Umerov. La venue de cet « envoyé spécial » du président ukrainien Volodymyr Zelensky a été gardée secrète jusqu’au dernier moment.

La délégation a atterri à l’aéroport international d’Incheon (ouest de Séoul) à bord d’un avion de la compagnie polonaise LOT. Accompagné d’une dizaine de personnes, parmi lesquelles des responsables du renseignement, et porteur d’un message du président Volodymyr Zelensky, M. Umerov a rencontré le président sud-coréen Yoon Suk yeol, le ministre de la défense, puis le responsable de la sécurité nationale, Shin Won-sik. L’Ukraine aurait demandé à Séoul de lui fournir des systèmes de défense antiaérienne, des canons automoteurs, des obus et des missiles sol-air Taejong.

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A la sortie de sa rencontre avec le président, M. Umerov a refusé de se prononcer sur les fournitures d’armes. Officiellement, les deux parties sont convenues d’échanger des informations sur le déploiement de troupes nord-coréennes en Russie et sur les coopérations militaires entre Pyongyang et Moscou. Coïncidence ? Le ministre de la défense russe, Andreï Belooussov, s’est, de son côté rendu en Corée du Nord vendredi 29 novembre.

Accord entre Poutine et Kim Jong-un

Depuis le déclenchement de l’invasion russe en 2022, la Corée du Sud fournit un soutien humanitaire et économique à l’Ukraine. Elle ne vend pas d’armes à Kiev, mais en exporte massivement vers les Etats occidentaux qui, eux, lui en fournissent. Elle a dans le même temps tardé à adopter des sanctions contre la Russie.

L’accord conclu en juin entre le président russe, Vladimir Poutine, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un – assorti d’une assistance militaire réciproque – a conduit Séoul à « reconsidérer la question de la fourniture d’armes à l’Ukraine », avait affirmé à l’époque le conseiller à la sécurité nationale, Chang Ho-jin.

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