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Au lendemain du plus grave crash de l’histoire du pays, ayant fait 179 morts, la Corée du Sud a annoncé lundi 30 décembre lancer une « inspection complète » des 101 avions Boeing 737-800 utilisés par les compagnies aériennes du pays, d’ici au 3 janvier.

Une vidéo du crash survenu dimanche matin, diffusée par la chaîne locale MBC, a fait le tour du monde : on y voit un avion atterrir à l’aéroport de Muan (Sud-Ouest) sur le ventre, de la fumée s’échappant de ses moteurs, avant de percuter un mur en bout de piste et d’être englouti par les flammes. Ce Boeing 737-800 de la compagnie low-cost sud-coréenne Jeju Air, en provenance de Bangkok, transportait 175 voyageurs et six membres d’équipage. Tous ses passagers ont été tués, selon le bilan définitif des secours, à l’exception d’une hôtesse et d’un steward.

Les personnes à bord, deux de nationalité thaïlandaise et le reste de citoyens sud-coréens, étaient âgées de 3 à 78 ans. L’identité de 146 des 179 morts a été confirmée jusqu’ici, selon le vice-ministre chargé de l’aviation, Joo Jong-wan. Le pays a décrété un deuil national de sept jours et les drapeaux ont été mis en berne, le président intérimaire, Choi Sang-mok, étant sur les lieux de la tragédie pour une cérémonie de commémoration.

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L’architecture de l’aéroport en question

Selon les autorités, la cause du drame serait une collision avec des oiseaux, hantise des pilotes, surtout quand il s’agit d’appareils à réaction dont les moteurs peuvent rapidement perdre en puissance ou s’arrêter complètement après avoir aspiré un volatile. En dépit de cette thèse, les critiques se focalisent de plus en plus sur l’architecture de l’aéroport.

« Malgré l’urgence, l’atterrissage a été remarquablement bien exécuté », souligne Kim Kwang-il, professeur de sciences aéronautiques à l’université de Silla et ancien pilote, à l’Agence France-Presse (AFP). Mais « normalement, il n’y a pas de tel obstacle solide en bout de piste, c’est contre les standards de sécurité de l’aviation internationale recommandés par (…) l’Organisation de l’aviation civile internationale et l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne. La structure en question a fait s’écraser et s’enflammer l’avion », affirme-t-il. « La plupart des passagers sont morts à cause de cet obstacle, c’est bouleversant », déplore-t-il, appelant les autorités aéroportuaires à rendre des comptes.

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Sur le plan de l’enquête, les boîtes noires – l’enregistreur vocal du cockpit et l’enregistreur de données de vol – ont été retrouvées dimanche. L’Agence nationale de sécurité des transports des Etats-Unis a, elle, composé « une équipe d’enquêteurs américains », incluant Boeing, pour « aider » les autorités sud-coréennes.

Un nouvel incident signalé sur le même modèle d’avion

Lundi matin, un autre Boeing 737-800 de Jeju Air a rencontré un problème lié au train d’atterrissage, déjà mis en cause dimanche. « Le commandant de bord a communiqué avec le contrôle au sol et, après avoir pris des mesures supplémentaires, le train d’atterrissage s’est remis à fonctionner normalement. Cependant, il a été décidé de retourner à l’aéroport » de Gimpo (Nord-Ouest) peu après le décollage, a relaté à la presse Song Kyung-hoon, un responsable de la compagnie.

Le crash à Muan est le premier accident mortel pour Jeju Air, qui a présenté ses « sincères excuses ». Le secteur du transport aérien sud-coréen est considéré comme globalement fiable par les experts, de tels drames étant très rares. L’accident le plus meurtrier à avoir eu lieu en Corée du Sud était jusqu’à dimanche le crash sur une colline, près de l’aéroport de Pusan-Gimhae, d’un Boeing 767 d’Air China en provenance de Pékin, qui avait fait 129 morts le 15 avril 2002.

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Le Monde avec AFP

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