La Corée du Sud a célébré jeudi 15 août le 79e anniversaire de la fin de la colonisation nippone. Or l’attention s’est plus portée sur la Corée du Nord que sur le Japon. Le président, Yoon Suk-yeol, a profité de l’événement pour lancer l’idée d’une « unification basée sur la liberté » et égrainer une série de propositions et d’engagements, notamment pour une offre continue d’aide aux victimes de catastrophes naturelles chez le frère ennemi du Nord.
Une proposition opportune car la Corée du Nord fait face aux conséquences d’importantes inondations le long de la frontière chinoise, au nord, et pourrait voir sa production agricole affectée par des conditions climatiques dégradées à la fin de l’été, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Dans une note de prévisions du 12 août pour la période août-octobre, la FAO explique que « de fortes pluies pourraient exacerber les engorgements et entraîner de nouvelles inondations, causant d’importants dégâts agricoles et des déplacements de population. Des températures supérieures à la moyenne sont attendues, ce qui accroît le risque de maladies voire d’une réduction potentielle des rendements. » La récolte des cultures vivrières (riz, maïs et dans une moindre mesure pommes de terre, millet et sorgho) doit commencer fin août.
Sous-alimentation
De nouvelles pénuries alimentaires aggraveraient les problèmes de sous-alimentation subis par la population depuis la grande famine du milieu des années 1990. Elle avait fait plusieurs centaines de milliers de morts.
La question est pourtant une priorité du régime. Dès son premier discours public en 2012, le dirigeant, Kim Jong-un, promettait que les Nord-Coréens n’auraient « plus jamais à se serrer la ceinture ». Par la suite, il a diligenté des réformes de l’agriculture pour y instiller une dose de gestion privée.
En 2013, il a relancé la « ligne du parallélisme » (« byungjin »), formulée en 1962 par son grand-père Kim Il-sung (1912-1994), en replaçant le développement économique au même niveau que le renforcement de la défense. Il n’hésite pas non plus à reconnaître publiquement les difficultés de l’agriculture. En janvier, il déplorait « une incapacité à fournir de manière satisfaisante aux populations des régions les produits de première nécessité, y compris alimentaires ».
Preuve que ses efforts ne donnent pas les résultats escomptés, 72 % des réfugiés passés au Sud entre 2016 et 2020 ont déclaré n’avoir jamais reçu les rations alimentaires quotidiennes distribuées par le gouvernement – 400 grammes par jour contre 600 g minimum recommandés par l’ONU –, selon une étude du ministère sud-coréen de l’unification. Ils étaient 62 % parmi ceux arrivés avant 2000.
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