lundi, juillet 1

Depuis le début de l’année, la coqueluche a tué 14 enfants, des nouveaux-nés dans leur grande majorité.
La circulation de la bactérie – déjà très élevée – s’intensifie en ce moment, alertent les autorités sanitaires.

 On la croyait appartenir au passé, et pourtant elle refait surface avec une incidence inquiétante. Depuis le début de l’année, la coqueluche a causé le décès de quatorze enfants en France. Douze enfants victimes de cette infection respiratoire étaient des nourrissons, âgés de 1 à 2 mois, un autre enfant était âgé de 4 ans. Un dernier, âgé de 1 mois, « n’avait pas la coqueluche indiquée comme cause de décès en l’état mais avait été hospitalisé pour coqueluche quelques jours avant« , détaille Santé publique France dans son dernier bilan épidémiologique publié ce vendredi 28 juin.

Entre le 1ᵉʳ janvier et le 26 juin 2024, dix-sept décès ont été recensés au total, parmi lesquels trois adultes de plus de 85 ans (dans deux régions) en plus des quatorze enfants de moins de 15 ans (répartis dans sept régions), indique l’agence sanitaire. . Après analyse des données de mortalité entre 2015 et 2023, il apparaît que « le nombre de décès provisoire pour l’année 2024 dépasse déjà le total des décès rapportés en 2017« , l’année où le plus grand nombre de décès chez les moins de 15 ans avait été recensé, à savoir dix décès, précise Santé publique France.

La coqueluche, infection respiratoire causée par une bactérie, se transmet très facilement par voie aérienne, au contact d’une personne malade présentant une toux, principalement dans la famille ou en collectivités. Les décès sont rares mais peuvent survenir notamment chez les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (moins de deux mois), plus touchés par les formes graves. La circulation de la bactérie, déjà très élevée au cours du premier semestre 2024, s’est intensifiée au cours des dernières semaines.

Déjà près de deux fois plus que sur tout 2023

Une situation qui s’est traduite, au cours des dernières semaines, par « des augmentations importantes » du nombre de passages aux urgences, d’hospitalisations après passage aux urgences, bien supérieures aux dernières années, et d’actes SOS médecins. Entre autres capteurs, le dispositif hospitalier de surveillance (réseau Renacoq) a recensé 80 cas de nourrissons de moins de 12 mois hospitalisés sur les six premiers mois de 2024, près de deux fois plus que sur tout 2023. Et selon l’agence sanitaire, « l’ampleur du pic et la durée de ce cycle épidémique ne sont pas prévisibles« . 

En France, les précédents pics épidémiques ont été constatés en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013 et 2017-2018. Sur le continent européen, 19 décès de la coqueluche, dont 11 de nourrissons, ont été recensés sur les trois premiers mois de 2024, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Comme pour d’autres germes, des scientifiques y voient une conséquence de l’arrêt des mesures barrières contre la pandémie de Covid, ou une baisse de l’immunité collective. Mais c’est souvent une insuffisante couverture vaccinale qui est en cause.


M.D. avec AFP

Partager
Exit mobile version