Le syndicat agricole, qui dénonce « la colonisation des loups », incite à abattre cet animal.
Mais tuer un loup, une espèce protégée, est passible de trois ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende, selon le Code de l’environnement.
L’association One Voice a annoncé son intention de porter plainte.
Une « prime de 1000 euros pour tout loup mort ». C’est la promesse faite par la Coordination rurale de Haute-Vienne (CR 87). Comme le relèvent France 3 Nouvelle-Aquitaine et Le Populaire du Centre, ce syndicat agricole dénonce « la colonisation des loups » dans un communiqué de presse relayé sur le réseau X vendredi. « Nous ne crèverons pas en silence, ni nos animaux », s’exclame Thomas Hégarty, président de la Coordination rurale de Haute-Vienne, qui signe ce communiqué.
⚠️🐺 Face au laisser-faire de l’OFB et de l’État dans la colonisation de notre département d’élevage par les loups, soutenu par les quelques associations de soi-disant préservation de la nature, la CR 87 dit une fois de plus : non aux loups ! ❌ pic.twitter.com/X0lXY2A8o2 — CR87 (@CR_HauteVienne) July 26, 2024
« Face au laisser-faire de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de l’État dans la colonisation de notre département d’élevage par les loups, soutenu par les quelques associations de soi-disant préservation de la nature, la CR 87 dit une fois de plus : non aux loups ! » peut-on lire dans ce communiqué.
« Wanted »
Celui-ci s’accompagne d’une affiche, intitulée « wanted », incitant à abattre l’animal. « Pour sauver nos troupeaux, la CR 87 offre une prime de 1000 euros à celui qui ramènera un loup mort », peut-on lire dessus. Selon France 3, la campagne d’affichage est prévue début août dans tout le département. Interrogé par nos confrères, Thomas Hégarty persiste et signe. « Si on laisse le loup s’installer, il n’y aura plus d’élevage, nous, on existera plus. Donc, on est prêt à se défendre. S’il fallait tuer un loup pour protéger ce que j’ai, non, ça ne me poserait pas de problème, même si c’est hors-la-loi », assure le président de la Coordination rurale de la Haute-Vienne.
Pourtant, comme le rappellent différentes préfectures de départements sur Internet, le loup est une espèce protégée. Aussi, « la destruction ou tentative de destruction d’un loup en dehors de strictes conditions est punie de trois ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende », selon l’article L415-3 du Code de l’environnement.
Selon, Marc Giraud, membre de l’Association pour la protection des animaux sauvages, cet appel à l’abattage du loup est également un non-sens scientifique. « On sait que scientifiquement quand on abat un loup, ça désorganise la meute et les autres loups, qui ne sont pas forcément des dominants, vont se rabattre sur les animaux domestiques », indique le naturaliste à France 3. « Tuer les loups ne sert à rien. »
Une plainte de One Voice
La promesse de la Coordination rurale de Haute-Vienne a fait bondir des associations animalistes, comme One Voice, qui a décidé de porter plainte après ces affiches. « Nous traînerons cette organisation en justice pour tout individu tué à la suite de cet appel au braconnage », indique One Voice sur X.
«1.000 € pour tout loup mort», la Coordination rurale de la Haute-Vienne toujours en tête de la haine de cette espèce protégée. Nous traînerons cette organisation en justice pour tout individu tué suite à cet appel au braconnage. #RespectPourLesLoups https://t.co/gRSKavDDJv — One Voice (@onevoiceanimal) July 27, 2024
« On ne peut pas rester les bras croisés face à l’appel à tuer une espèce protégée. C’est insensé, on n’a jamais atteint un tel degré de haine », déplore auprès du Populaire du Centre Muriel Arnal. La présidente et fondatrice de One Voice espère que les autorités « réagiront rapidement face à cette chasse illégale ».