
L’opération chinoise « Mission Justice 2025 » est entrée, mardi 29 décembre, dans son deuxième jour d’exécution. Ces manœuvres militaires autour de Taïwan, commencée lundi, se poursuivent avec notamment la simulation d’un blocus des ports de l’île que Pékin considère comme faisant partie de son territoire.
Des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) présents à Pingtan, l’île chinoise la plus proche de l’île principale de Taïwan, ont vu une salve de roquettes exploser dans les airs vers 9 heures locales (2 heures à Paris), laissant derrière elles des traînées de fumée blanche.
Le ministère de la défense taïwanais a déclaré, mardi à 6 heures locales, avoir détecté 130 avions militaires chinois ainsi que vingt-deux navires autour de l’île en vingt-quatre heures. Il s’agit du nombre le plus élevé d’avions de la République populaire signalés en une seule journée depuis le 15 octobre 2024.
Des « tirs à munitions réelles » prévus
Dans un communiqué du commandement chinois des zones orientales de l’APL (Armée populaire de libération), une carte montre cinq espaces autour de Taïwan où il est prévu que des « tirs à munitions réelles » soient organisés de 8 heures à 18 heures mardi, dans le cadre de ces exercices.
Les troupes de Pékin se focalisent sur « les patrouilles de préparation au combat air-mer, la saisie conjointe de la supériorité globale, le blocus de ports et de zones clés, ainsi que la dissuasion multidimensionnelle », a souligné, lundi, le colonel Shi Yi, porte-parole du commandement chinois. Ces exercices sont « un sérieux avertissement adressé aux forces séparatistes de “l’indépendance de Taïwan” et ils constituent une action légitime et nécessaire pour préserver la souveraineté et l’unité nationale de la Chine », a jugé l’officier.
Les autorités taïwanaises ont pour leur part déclaré que certaines des zones désignées par la Chine pour ces manœuvres se trouvaient à moins de 12 milles marins (une vingtaine de kilomètres) des côtes de l’île.
Plus de 100 000 passagers affectés par un trafic perturbé
L’administration de l’aviation civile taïwanaise a fait savoir que Pékin avait décrété une « zone de danger temporaire » pour une durée de dix heures, mardi, « ce qui devrait perturber le trafic aérien dans la région ». Conséquence, selon elle, plus de 100 000 passagers répartis sur 857 vols intérieurs, internationaux et de transit, seront affectés dans la journée.
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Taïwan avait dit, lundi, avoir « mené un exercice de riposte rapide », et annoncé avoir détecté 89 avions militaires, ainsi que vingt-huit navires de guerre et des garde-côtes chinois, à proximité de son territoire.
« En réponse au mépris des autorités chinoises pour le droit international et à leur utilisation de l’intimidation militaire pour menacer les pays voisins, Taïwan exprime sa ferme condamnation », avait réagi la porte-parole de la présidence de Taïwan, Karen Kuo.
De son côté, le président américain, Donald Trump, a dit, lundi, ne pas être préoccupé par ces manœuvres, affirmant « ne pas croire » que son homologue chinois, Xi Jinping, puisse ordonner une invasion.
Pékin s’oppose à la vente d’armes américaines à Taïwan
La Chine menace de recourir à la force militaire pour s’emparer de Taïwan. S’exprimant lors d’une conférence annuelle sur les relations internationales à Pékin, le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, a déclaré que toute tentative visant à empêcher l’unification de la Chine et de Taïwan « se solderait inévitablement par un échec ».
Les tensions dans le détroit ont été ravivées par une vente d’armes massive de Washington à Taipei mi-décembre, la deuxième depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, pour 11,1 milliards de dollars (9,5 milliards d’euros environ) au total, soit le montant le plus important depuis 2001.
Pékin a signifié son opposition à ce contrat. « En réponse aux provocations continues des forces indépendantistes à Taïwan et aux ventes d’armes à grande échelle des Etats-Unis à Taïwan, nous devons bien sûr nous y opposer résolument et les contrer avec force », a affirmé Wang Yi, dans son discours prononcé dans la capitale.
Le président taïwanais a tenu, lui, mardi à apaiser la situation. « Nous agirons de manière responsable, sans aggraver les tensions ni provoquer de disputes », a écrit Lai Ching-te dans un message publié sur Facebook.




