
Les tensions entre la Chine et Taïwan sont montées d’un cran, lundi 29 décembre, avec l’annonce d’exercices militaires planifiés par l’armée chinoise autour de l’île.
« À partir du 29 décembre, le Commandement des zones orientales de l’APL [armée chinoise] déploie ses troupes de l’Armée de terre, de la Marine, de l’Armée de l’air et de la Force des missiles pour mener des exercices militaires conjoints baptisés “Mission Justice 2025” », rapporte un communiqué du colonel major Shi Yi, porte-parole du Commandement chinois.
Dans un communiqué séparé, une carte montre cinq zones autour de l’île où des « tirs à munitions réelles vont être organisés » de 8 heures à 18 heures, mardi (de 1 heure à 11 heures, à Paris). « Pour des raisons de sécurité, il est conseillé à tout navire ou avion non concerné de ne pas pénétrer dans les eaux et l’espace aérien susmentionnés », avertit le communiqué.
Pékin revendique l’île de Taïwan et ses îles périphériques comme parties intégrantes de son territoire et n’exclut pas d’intervenir militairement pour s’en emparer.
« Intimidation militaire »
L’armée de Taïwan a annoncé un déploiement en écho à ces manœuvres militaires chinoises. « Un centre de réponse a été établi, et les forces appropriées ont été déployées », a fait savoir l’armée taïwanaise, ajoutant que ses troupes avaient « mené un exercice de riposte rapide ».
« En réponse au mépris des autorités chinoises pour le droit international et à leur utilisation de l’intimidation militaire pour menacer les pays voisins, Taïwan exprime sa ferme condamnation », a réagi également la porte-parole de la présidence de l’île, Karen Kuo, dans un communiqué.
Les derniers exercices impliquant des exercices à tirs réels autour de Taïwan remontent à avril, des manœuvres surprises qui ont été condamnées par Taipei.
Les exercices de cette semaine sont « un sérieux avertissement adressé aux forces séparatistes de “l’indépendance de Taïwan”, et ils constituent une action légitime et nécessaire pour préserver la souveraineté et l’unité nationale de la Chine », a déclaré M. Shi dans le communiqué. Des navires chinois devraient « s’approcher de l’île de Taïwan à très courte distance en provenance de différentes directions », a-t-il poursuivi.
Une vente record d’armes depuis 2001
Cette démonstration de force à grande échelle intervient après des semaines de tensions entre la Chine et le Japon au sujet de l’île. Dans des déclarations au Parlement le 7 novembre, la première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a affirmé que le recours à la force contre Taïwan pourrait justifier une réponse militaire de Tokyo. Pékin a réagi avec colère, exigeant que Mme Takaichi rétracte sa déclaration, et convoquant l’ambassadeur du Japon.
La manœuvre militaire fait également suite à la nouvelle vente d’armes des Etats-Unis à Taipei mi-décembre, la deuxième depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, pour un montant de 11,1 milliards de dollars (9,5 milliards d’euros environ) au total – le montant le plus important depuis 2001. Cela a suscité l’ire de Pékin, qui a répondu la semaine dernière en imposant des sanctions à vingt entreprises américaines de défense.




