jeudi, janvier 16

Une foule compacte de plusieurs centaines de personnes suivait jeudi la messe rendue en hommage à Jean-Marie Le Pen, fondateur historique du Front national, dans et devant l’église Notre-Dame du Val de Grâce, à Paris, a constaté un journaliste de l’AFP.

Mort le 7 janvier à 96 ans, cette figure historique de l’extrême droite française a déjà été inhumée samedi dans le cimetière de sa ville natale de la Trinité-sur-Mer (Morbihan) à l’issue d’une messe célébrée dans la plus stricte intimité familiale.

Ses trois filles, Marine Le Pen et ses sœurs Marie-Caroline et Yann, ont cependant souhaité un autre hommage, à Paris, ouvert au public celui-là.

Seules les personnes invitées pouvaient entrer dans l’église, les badauds, en grande majorité des hommes, étaient cantonnés sur le parvis, sur lequel se dressaient deux écrans géants retransmettant en direct la cérémonie.

Outre les membres du Rassemblement national, comme son président Jordan Bardella ou le député Thomas Ménagé, toutes les chapelles de l’extrême droite étaient représentées, y compris l’adversaire de Marine Le Pen, Éric Zemmour, mais aussi Bruno Mégret, ancien numéro deux du FN qui avait rompu avec Jean-Marie Le Pen en 1998 ou Carl Lang, également dissident.

L’historien spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus était également présent dans l’église.

Parmi les personnes présentes à l’extérieur, des personnalités négationnistes comme Thomas Joly, président du parti de la France, ou Yvan Benedetti, son fondateur. « Refoulé avec les parias de l’hommage religieux à Jean-Marie Le Pen à Paris », a tweeté le premier avec une photo montrant également Jérôme Bourbon, le patron de l’hebdomadaire d’extrême-droite Rivarol.

Resté dans la rue aux abords de l’église, l’ancien humoriste Dieudonné, condamné pour antisémitisme, a déclaré aux journalistes que « c’était un homme libre » au milieu d’un « paysage politique peut-être trop étroit ».

« Je ne m’étends pas sur les engagements politiques de Monsieur Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence, si ce n’est qu’ils ont toujours été motivés par l’amour de la France », a assuré l’abbé Christophe Kowalczyk, au début de l’office.

Au cours de cette messe, Bruno Gollnisch, vieux compagnon de route du « menhir », Marie-Caroline Le Pen, Marion Maréchal, sa petite fille, Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen et Anne-Marie Arnautu, très proche du fondateur du FN, devaient lire des textes, a-t-on appris auprès du Rassemblement national.

Seront notamment lues, selon le livret de messe, la prière des paras, la prière à Jeanne D’arc et une prière de l’écrivain catholique Charles Péguy, « La foi que j’aime le mieux, c’est Dieu, c’est l’espérance ».

Plusieurs petits enfants de Jean-Marie Le Pen se sont succédé pour lire une partie de l’homélie, l’un d’entre eux, appelant à prier « pour la France ». « Que les Français sachent choisir pour les gouverner et les guider des hommes sages et justes », a-t-il lu.

Aux abords de l’église, avant le début de la cérémonie, on pouvait entendre le Chœur des esclaves de Verdi, que le leader frontiste utilisait dans ses meetings, et voir une charrette richement décorée à la gloire de la garde impériale ou encore des autocollants « pied noir pour toujours », alors que Jean-Marie Le Pen, ancien militaire, défendait l’Algérie française.

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