dimanche, octobre 6

La canicule vient d’être reconnue comme motif de chômage technique dans le BTP.
L’indemnisation est versée par une « caisse nationale de surcompensation » abondée par des « cotisations intempéries » versées par les entreprises du BTP.

Les travailleurs attendaient cette nouvelle depuis des années. La canicule rejoint la neige, le gel et le vent dans la liste des intempéries reconnues en France comme un motif de chômage technique pour les ouvriers du bâtiment, ouvrant la voie à des indemnisations en cas d’arrêt de chantier.

Un décret du gouvernement sortant a été publié le 28 juin, aboutissement de plusieurs années de travail de syndicats du bâtiment, dont la fédération CFDT du secteur, a expliqué à l’AFP Patrick Blanchard, secrétaire national de l’organisation.

Une indemnisation versée par la « caisse nationale de surcompensation »

« Dans le BTP, il y a un dispositif, qui date de la fin des années 1940, qui permet de mettre les gens au chômage technique lorsqu’il y a du gel, des inondations, des grands vents » et ainsi d’indemniser les salariés contraints de poser la truelle, mais jusqu’ici « la canicule n’en faisait pas partie », a-t-il souligné.

L’indemnisation est versée par une « caisse nationale de surcompensation » abondée par des « cotisations intempéries » versées par les entreprises du BTP. 

Lorsque Météo-France émet une alerte de vigilance canicule orange ou rouge, « le travail doit cesser », selon M. Blanchard, qui indique que le salarié est indemnisé à partir du deuxième jour avec « quasiment un maintien de salaire ».

Les syndicats attendent davantage

La CFDT se félicite de cette « avancée majeure pour la santé et la vie des travailleurs du BTP » mais estime qu’il ne s’agit que d’une « première étape ». Car le décret n’intègre pas les « pics de chaleur », c’est-à-dire les épisodes qui ne durent qu’un jour ou deux (vigilance canicule jaune) et lors desquels l’entreprise peut maintenir l’activité sur le chantier, selon M. Blanchard. Une souplesse que le syndicaliste aimerait voir abolie, compte tenu des risques que fait courir, selon lui, la chaleur aux salariés de ce secteur d’activité particulièrement accidentogène.

Malgré l’obligation pour les entreprises d’aménager les horaires de travail, de prévoir des vêtements de travail qui couvrent tout le corps et de mettre à disposition de l’eau fraîche pour les salariés, le risque demeure, souligne M. Blanchard. Il y a le danger que « la personne fasse un malaise, peut-être dû à la chaleur, qui réduit l’attention » et accroît le risque de chute de grande hauteur, une des principales causes de mortalité, explique-t-il.

Le fonds abondé par les entreprises pour compenser les indemnisations « servait surtout en hiver avant, et c’est beaucoup moins le cas aujourd’hui », selon M. Blanchard. Ainsi, l’intégration de la canicule dans le champ des intempéries couvertes ne va pas se traduire par une augmentation des cotisations des employeurs, mais par un simple « transfert » de celles prévues pour les épisodes de neige et de gel, désormais moins fréquents en France.


A.S avec AFP

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