mercredi, octobre 23

Une fin de non-recevoir. Lors d’une interview accordée à France 2, France Inter et franceinfo mardi 23 juillet, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de nommer de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques, « mi-août », et a balayé la candidature surprise de Lucie Castets avancée par la gauche pour Matignon.

« Il est faux de dire que le Nouveau Front populaire aurait une majorité, quelle qu’elle soit », a-t-il répondu. « La question n’est pas un nom. La question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée », a-t-il déclaré.

« Il peut réinventer les règles s’il veut »

Furieux de voir cette candidature rejetée pour Matignon, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a accusé le président de vouloir « imposer de force son front républicain », assurant qu’il n’était « pas question » de « faire une alliance avec lui. »

« Tout était en place pour qu’il prenne prétexte du blocage de la gauche pour s’attribuer le délai de la trêve olympique en attendant que ‘les partis se mettent d’accord pour créer une coalition majoritaire' », a-t-il également écrit sur son blog.

« Il ne lui est resté qu’un filet d’arguties hors-sol pour tenter de justifier ce qui est désormais un coup de force au vu et au su de tous. Il refuse de reconnaître le résultat, il veut nous imposer de force son nouveau front républicain avec lui ». « Il n’en est pas question », déclare-t-il.

« On dirait mon fils qui triche au Monopoly junior »

Invitée sur l’antenne de BFMTV dans la soirée de mardi, Marine Tondelier, secrétaire nationale Les Écologistes, a également taclé le président de la République. « On dirait mon fils qui triche au Monopoly junior. Il peut réinventer les règles s’il veut, mais le nom sur lequel le NFP s’est mis d’accord, ce nom va être défendu », a-t-elle dit.

« Quand je l’entendis dire: ‘j’ai perdu mais personne n’a gagné’, je trouve que c’est le paroxysme du ‘en même temps’. C’était malaisant à regarder », ajoute-t-elle.

« Il faut qu’Emmanuel Macron sorte du déni. Nous avons gagné, nous avons un programme, nous avons une Première ministre », a ajouté Marine Tondelier via son compte X.

Le non-respect du résultat des législatives « conduit à la politique du pire », a aussi mis en garde le patron des socialistes Olivier Faure, toujours sur X. « Emmanuel Macron tente un détournement coupable. Quand on convoque des élections au risque du chaos, on en respecte le résultat. Le déni est la pire des politiques », insiste ce dernier.

Une nouvelle fois via le réseau social, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dénoncé un « déni de démocratie insupportable. » « En France, il n’y a pas de droit de véto présidentiel quand le peuple s’exprime », prévient-il.

Pour l’eurodéputée Manon Aubry, par son refus de nommer Lucie Castets, Emmanuel Macron « efface le résultat du scrutin et le vote de millions de français qui ont placé le Nouveau Front Populaire en tête. » « Le coup de force anti-démocratique doit être arrêté! », attaque-t-elle.

Pas de date-butoir

Avec cette interview, après être resté quasiment muet depuis sa défaite aux législatives, Emmanuel Macron espérait pouvoir se concentrer sur les Jeux, qui occupent tout son agenda à J-3 de la cérémonie d’ouverture. Mais il n’a toujours pas fixé de date-butoir claire pour nommer un Premier ministre en remplacement du démissionnaire Gabriel Attal, chargé des affaires courantes.

Mais le locataire de l’Elysée, dépeint désormais par son entourage en « président qui préside » en prenant de la hauteur après avoir gouverné dans les moindres détails sept ans durant, entend encore dicter la politique du futur exécutif.

Article original publié sur BFMTV.com

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