samedi, décembre 6

Avec notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix

Tout commence en 2023 quand le projet Worldcoin lance une vaste opération de collecte de datas au Kenya. En échange de l’équivalent de 7 000 shillings (un peu plus de 45 euros) en cryptomonnaie, les Kényans sont invités à faire scanner leur iris. Des milliers répondent ainsi à l’appel.

Le projet Worldcoin est porté par l’entreprise Tools for Humanity. Son objectif est de créer une sorte de passeport numérique qui s’appuie sur l’iris de son usager.

En mai, la justice kényane a estimé que cette collecte avait violé la loi de protection des données. Selon le jugement, tout d’abord, l’échange monétaire invalide la nature volontaire du consentement de l’usager. Ensuite, le public n’a pas été suffisamment informé de l’utilisation qui serait faite de ses données qui ont fini sur des serveurs de la filiale allemande de Tools for Humanity, en dehors du territoire national, sans les autorisations kényanes.

« Ce jugement envoie un message clair. Le Kenya ne doit pas être considéré comme un marché test ou une mine de données », commente Catherine Kariuki Mulika, juriste spécialiste des nouvelles technologies. Elle émet toutefois des doutes quant à la réalité de l’effacement de toutes ces datas et la capacité, pour l’autorité de régulation kényane, de le vérifier.

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