jeudi, octobre 3

Fresque ample et acide, justement récompensée par 14 Emmy Awards, 9 Golden Globes et 8 Critic Choices, Succession trône en bonne place au Panthéon des meilleures séries de tous les temps. Derrière les injures qui fusent, les répliquent qui claquent, les mouvements de caméra épaule heurtés, les manœuvres secrètes, les rivalités et les coups bas se déploie un sous-texte d’une densité inouïe.

L’œuvre du showrunner Jesse Armstrong ausculte la société américaine trumpiste avec une acuité folle et parvient à dresser la cartographie inquiétante d’un pays malade de ses excès. Au cœur de son récit, le clan Roy : une famille de milliardaires dysfonctionnelle qui se dispute la tête d’un empire médiatique baptisé Waystar Royco. Une brochette d’anti-héros détestables, à laquelle nous nous sommes pourtant attachés au fur et à mesure des quatre saisons de la série – qui s’est achevée le 28 mai 2023 sur HBO.

C’est là toute la réussite de Succession : parvenir à parler de nous en tant que société et individus tout en documentant le monde opaque et inaccessible des 0,001 %, ces ultra-riches qui font et défont l’économie mondiale. Et c’est cette formidable matière qui a intéressé Ariane Nicolas, journaliste à Philosophie Magazine. Dans son passionnant Succession, la violence en héritage (sorti le 24 septembre 2024), l’autrice dissèque l’œuvre à travers le prisme de la brutalité qui irrigue la société comme les relations interpersonnelles, ce qu’elle dit de la déliquescence de […] Lire la suite

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