
Sis sur son piton rocheux, niché sur une montagne entre Santa Monica et Beverly Hills, le Getty Center a des airs de forteresse imprenable. L’institution artistique a résisté aux feux qui ont ravagé Los Angeles en janvier. Le 17 novembre, il résistait aux pluies torrentielles qui s’abattaient sur la ville, et, mine de rien, au trumpisme. Ce soir-là, le Tout-Los Angeles se pressait pour rendre hommage aux Guerrilla Girls, ce mouvement d’artistes féministe qui dénonçait dans les années 1980 la sous-représentation des femmes dans les institutions culturelles.
Le charme du mouvement, c’est que ces militantes sont restées anonymes, cachées sous des masques de gorilles, et deux d’entre elles, surnommées « Frida Kahlo » et « Käthe Kollwitz » – comme la peintre mexicaine (1907-1954) et la sculptrice allemande (1867-1945) –, ont pris la parole : « Sachez ce soir que nous n’abandonnons pas. Qu’il s’agisse de notre travail sur l’art et la culture ou sur l’actualité de notre pays et d’ailleurs, notre combat ne s’arrêtera jamais », ont-elles lancé sous les applaudissements. Le message militant, anti-Trump – sans que le nom du président soit mentionné –, ravit l’auditoire.
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