jeudi, octobre 31

Kamala Harris de nouveau en tournée de mobilisation des Latinos dans l’Ouest

Après Las Vegas, la candidate démocrate est à Phœnix jeudi après-midi, dans le quartier majoritairement latino de Maryvale, à l’ouest de la ville, pour un discours précédé d’un concert avec un orchestre très populaire chez les Mexicains-américains, Los Tigres del Norte. En fin de campagne, les démocrates se pressent dans l’Arizona. L’État a été conquis en 2020 par Joe Biden avec la marge la plus faible du pays (moins de 11 000 voix).

Les Latinos y forment un quart de l’électorat. Selon les sondages, ils ne sont plus aussi solidement démocrates qu’au début de la décennie. Mais il faut se garder de généralisations, prévient Alejandra Gomez, la directrice de Lucha (Living united for change in Arizona), une association de jeunes Latinos fondée en 2015 dans la foulée des attaques républicaines contre les sans papiers. « L’Arizona n’est pas le Texas ou la Floride. Les électeurs latinos y sont plutôt progressistes sur des questions comme les droits reproductifs, le profilage racial et les soins de santé », explique-t-elle.

Lucha a mené une enquête en profondeur sur l’électorat latino de l’État. Selon l’étude, réalisée auprès de 1028 électeurs entre avril et mai (avec une marge d’erreur de 3 points), et publiée le 15 octobre, près de 87 % des électeurs sont nés aux Etats-Unis. Parmi ceux-ci, 30 %, de parents eux-mêmes nés dans le pays. 46,4 % se déclarent démocrates, 19,2 % républicains, et 28 % se disent indépendants, un chiffre en augmentation. « Les Latinos, y compris les hommes, ne se tournent pas vers Trump. Ils s’inscrivent davantage parmi les indépendants », dit Alejandra Gomez. Les démocrates ont toutes raisons de s’inquiéter de cette progression. « La démographie n’est pas un destin », prévient elle.

Selon Alejandra Gomez, Kamala Harris a pâti de son retard à entrer en lice, alors que les républicains inondent depuis des mois les réseaux sociaux de messages sur le débordement de migrants à la frontière. L’enthousiasme des débuts envers la vice-présidente « s’est un peu fissuré », confirme Analise Ortiz, 31 ans, élue démocrate depuis 2022 à l’assemblée de l’État. La parlementaire crédite néanmoins l’équipe de la vice-présidente d’une campagne moins conventionnelle que les traditionnelles réunions avec mariachis dans les restaurants mexicains.

Le 28 septembre, les démocrates ont organisé un rassemblement de voitures low rider sur le parking d’un lycée du quartier. « Beaucoup de gens sont venus montrer leurs trucks et discuter des élections » avant de rendre à vitesse de croisière déposer leur bulletins de vote anticipé, se félicite-t-elle. L’enjeu pour Kamala Harris, membre d’une administration au pouvoir depuis quatre ans, reste de toucher les jeunes qui ne se déplacent pas pour voter, faute de se sentir représentés. D’où le concert de jeudi avec les Tigres del Norte.

Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)

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