jeudi, novembre 14

Le 7 novembre, interrogé par des journalistes, le cardinal secrétaire d’Etat du Vatican, Pietro Parolin, a eu cette formule toute jésuite et prudentielle à propos de la victoire de Donald Trump : « Nous lui souhaitons beaucoup de sagesse, parce que c’est la principale vertu des gouvernants, selon la Bible. » Rappelant, entre autres, que les propositions catholiques sur l’immigration étaient « très précises, très claires » et que cette question méritait une approche « véritablement humaine », il a également confirmé le rapprochement du Vatican avec la Chine, par le passé qualifié par Mike Pompeo, alors secrétaire d’Etat de la première administration Trump [2018-2021], de faute morale.

Mais la diplomatie du Saint-Siège ne semble avoir aucune influence sur les électeurs catholiques des Etats-Unis. Ces derniers n’ont pas davantage l’air d’avoir écouté les recommandations de leur propre conférence épiscopale, les appelant à choisir des candidats (dans toutes les élections du 5 novembre) capables d’assurer « le bien commun de tous et la promotion de la dignité de la personne humaine, en particulier des plus vulnérables d’entre nous, y compris les enfants à naître, les pauvres, les étrangers, les personnes âgées et les infirmes, ainsi que les migrants ».

Les catholiques (environ 20 % du corps électoral) ont en effet majoritairement voté pour un candidat aux promesses peu catholiques : expulsion de millions de personnes du pays, recul des réglementations environnementales, abrogation de l’Affordable Care Act [loi qui permet à une grande majorité d’Américains de bénéficier d’une couverture santé], opposition aux syndicats, etc. Auraient-ils fini par embrasser massivement l’idéologie du nationalisme chrétien portée par certains soutiens trumpistes ? La réponse n’est pas aussi simple.

Certes, les sondages préélectoraux de septembre avaient bien noté l’infléchissement des intentions du vote catholique en donnant 47 % pour Kamala Harris et 52 % pour Donald Trump. Depuis des années, les commentateurs soulignent l’effet déséquilibrant dans le patchwork catholique du vote élevé des catholiques blancs pour Donald Trump : ils concentrent, en effet, des électeurs très conservateurs et aussi très pratiquants, hostiles à l’avortement. Ce segment « racial » avait voté pour Trump et les républicains à 64 % en 2016, 59 % en 2020 et 62 % aux élections de mi-mandat de 2022.

Vague de réaction viriliste

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