vendredi, mai 3
Le député écologiste Julien Bayou à l’Assemblée, le 27 février 2024.

Julien Bayou, ancien leader d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) accusé de « violences psychologiques » à l’encontre de son ex-compagne, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il se mettait en retrait de son parti et de son groupe à l’Assemblée nationale pour pouvoir se défendre. « Je ne m’exprimerai plus en leur nom le temps de l’enquête », ajoute-t-il.

La veille, Anaïs Leleux, avait annoncé avoir déposé plainte contre lui pour « harcèlement moral » et « abus frauduleux de l’état de faiblesse ». Dans un long entretien diffusé mardi parle site Les Jours, Mme Leleux, militante féministe, reproche « des violences psychologiques » à son ex-compagnon, qui lui a « fait croire » qu’elle était « folle ».

La trentenaire, qui a milité au sein d’Amnesty International, du collectif NousToutes et fondé le cercle de réflexion Pourvoir féministe, l’accuse en outre d’abus de faiblesse. Alors qu’elle était « suicidaire » et en « stress post-traumatique », elle signe « plein de papiers » : « Une convention de séparation, un protocole d’accord, un acte de vente… ». « Il s’est acharné sur moi alors que j’étais au bout du rouleau », juge-t-elle.

La militante a également porté plainte contre X « pour non-assistance à personne en danger », a-t-elle indiqué aux Jours. Les plaintes contre M. Bayou et contre EELV sont également à l’analyse, selon le parquet.

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Faits « pris très au sérieux »

« Les faits dont [Anaïs Leleux] témoigne sont extrêmement graves et nous les prenons très au sérieux. Ecouter la parole des femmes victimes, l’encourager et agir en conséquence, est de notre responsabilité en tant que parti », a réagi le parti écologiste mercredi.

Julien Bayou avait dû quitter la tête de son parti à cause des premières révélations sur cette affaire, en juillet 2022. La cellule interne d’EELV sur les violences et harcèlements sexuels s’était saisie à la suite d’un courriel d’Anaïs Leleux. Aucune plainte n’avait alors été déposée ni aucune enquête judiciaire ouverte. Elle a pris un nouveau tour en septembre, lorsque la députée Sandrine Rousseau a accusé M. Bayou de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes », après avoir « reçu longuement » Mme Leleux chez elle.

Julien Bayou a démissionné quelques jours tard du secrétariat national d’EELV, dénonçant, par la voix de son avocate, « une instrumentalisation du combat » contre les violences faites aux femmes « à des fins politiques », à l’approche du Congrès du parti.

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Le Monde avec AFP

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