samedi, décembre 27

Le fact-checking, ce travail de vérification des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, est-il efficace ? Une information qui a été invalidée continue-t-elle à être partagée ? Alors que le groupe Meta (Facebook) a mis fin à son programme de soutien aux fact-checkers aux Etats-Unis et qu’il menace de faire de même en Europe, au motif qu’ils « ont été trop orientés politiquement et ont davantage contribué à réduire la confiance qu’ils ne l’ont accrue », vérifier l’efficacité de cette pratique n’est pas inutile.

Cinq chercheurs, sous l’égide de Sciences Po Paris, ont publié, début décembre, le résultat de leur travail, « Fact-Checking and Misinformation : Evidence from the Market Leader ». Pour mener cette étude, ils ont comparé la viralité de deux groupes de fausses informations comparables, les unes ayant été « fact-checkées », les autres, non. Ils ont travaillé en coopération avec le premier service de fact-checking du monde, AFP Factuel, qui travaille en partenariat avec Facebook.

Julia Cagé, professeure d’économie à Sciences Po et présidente de la Société des lecteurs du Monde, est coautrice de cette étude avec Moritz Hengel, Yuchen Huang, Emeric Henry et Nathan Gallo. Elle constate que, si le fact-checking a, en moyenne, un impact limité sur la viralité des fausses informations, il peut être très efficace si certaines conditions sont réunies.

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Le fact-checking est-il utile ?

Oui ! Il est critiqué de toutes parts, mais il a un impact, comme le montre l’étude que nous avons menée. Si une fausse information est identifiée comme telle par AFP Factuel, sa viralité est réduite en moyenne de 8 %.

Ça ne semble pas énorme…

C’est une moyenne. Ce qui est intéressant, c’est d’examiner quels sont les signalements qui produisent un véritable effet. Pour commencer, le facteur de rapidité joue un rôle important : tuer une fake news dans l’œuf est le plus efficace. On peut donc améliorer le fact-checking de deux façons : la première, c’est de détecter plus vite les fake news.

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