mardi, octobre 8

SCIENCES – « Le prix de cette année porte sur des machines qui apprennent… » Semaine des Nobel, jour 2. Après une traditionnelle ouverture par la médecine, qui a vu les biologistes américains Victor Ambros et Gary Ruvkun être primés pour leurs travaux sur les « microARN », c’est le prix Nobel de physique qui était remis ce mardi 8 octobre à Stockholm, en Suède.

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Et ce sont le physicien américain John J. Hopfield et le spécialiste britannico-canadien de l’IA Geoffrey E. Hinton qui ont été récompensés pour leurs « travaux fondateurs » et leurs « inventions » liés à l’intelligence artificielle, en particulier sur les « réseaux de neurones artificiels ». « Ils nous ont montré une toute nouvelle manière d’utiliser les ordinateurs pour nous aider à faire face aux défis de notre époque », ont notamment déclaré les représentants du comité Nobel au moment d’annoncer le nom des vainqueurs.

Les deux chercheurs se sont notamment inspirés du fonctionnement du cerveau humain pour le reproduire de manière informatique. Ce faisant, ils ont créé des réseaux de « neurones » connectés par des « synapses » qui, lorsqu’ils sont entraînés à accomplir une tâche, se renforcent les uns les autres pour gagner en puissance de calcul et d’apprentissage.

En 2023, dans une interview à CBS, Geoffrey Hinton avait expliqué que cette conception de l’intelligence artificelle avait été largement moquée dans le milieu, avant de se révéler des plus efficaces.

Au départ, c’est John Hopfield qui a eu l’idée d’un réseau de neurones artificiels, auquel il a donné son nom, capable de reconstruire une image distordue ou incomplète. Son compère Geoffrey Hinton y a ensuite appliqué d’autres principes physiques, perfectionnant l’outil et contribuant très largement à la progression fulgurante de l’IA.

Après avoir travaillé pendant des années chez Google, Geoffrey Hinton a toutefois quitté le géant d’Internet avec fracas en 2023, alertant sur les dangers potentiels liés à l’intelligence artificielle et disant regretter en partie sa contribution au domaine. Il explique notamment que les ordinateurs pourraient très rapidement concevoir leurs propres idées, au point – possiblement – d’échapper à tout contrôle. « Même si cela ne va pas arriver l’an prochain ou dans deux ans, il est tout à fait logique de s’inquiéter de ce genre de choses, les gens devraient s’en préoccuper », lançait-il, toujours chez CBS.

Parmi les autres favoris de cette année, on retrouvait un habitué de ce genre de discussion : le Britannique John Pendry, connu pour avoir conçu une « cape d’invisibilité » digne d’Harry Potter. Grâce à des matériaux déformant la lumière, ce physicien est parvenu à rendre des objets « invisibles ».

Étaient également cités le Suisse Christoph Gerber « pour l’invention du microscope à force atomique », l’astronome canado-américaine Sara Seager qui tente de découvrir une exoplanète à même d’abriter la vie et de nombreux spécialistes de physique quantique, une discipline souvent mise à l’honneur par le jury du Nobel, parmi lesquels le physicien israélo-britannique David Deutsch, le mathématicien américain Peter Shor, l’Israélien Yakir Aharonov ou encore le Britannique Michael Berry.

En 2023, deux Français faisaient partie du trio récompensé en physique : Anne L’Huillier et Pierre Agostini, primé en compagnie de l’Autrichien Ferenc Krausz. Ce sont leurs travaux communs sur des lasers ultrarapides générant des impulsions lumineuses exceptionnellement courtes – de l’ordre de l’attoseconde, la plus petite unité de temps mesurable – qui avaient été salués à l’époque.

Plus d’informations à suivre…

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