Il y a quelque chose de collant au royaume du Danemark. En l’occurrence de robustes handballeurs qui se cramponnent aux basques de leurs homologues français avec une obstination renouvelée depuis quelques années. Répété de compétitions en tournois, leur acharnement se révèle parfois inopérant, comme en finale du dernier Euro, en janvier, parfois fructueux comme en ce samedi 27 juillet à l’Arena Paris Sud, à l’occasion de la première journée du tournoi masculin des Jeux olympiques. Un match intense et âpre entre garçons sans doute bien élevés à l’heure de prendre le thé, mais un peu moins le soir venu sur un terrain en résine de 20 mètres sur 40 mètres, qui a vu la victoire des joueurs scandinaves par huit buts d’écart (37-29).
Les Bleus ont pris une claque devant leur public, s’effondrant littéralement en fin de match alors qu’ils avaient commencé celui-ci de belle manière en s’octroyant assez vite un avantage confortable (cinq buts). Mais voilà : accrocheurs à souhait, tant dans leur capacité à remonter collectivement au score qu’à jouer les sangsues dans le corps-à-corps individuel, les coéquipiers du charismatique et bientôt retraité Mikkel Hansen (269 sélections) ont pris les devants dès la première mi-temps d’une rencontre marquée par l’indiscipline et la nervosité des Français.
Punis par quatre exclusions de deux minutes, lesquelles leur ont valu d’encaisser 6 buts dans une cage sans gardien (ceci afin de compenser leur infériorité numérique dans le champ), les champions olympiques en titre se sont noyés avec méthode.
Stéréotypés, fébriles, ankylosés
Stéréotypés en attaque, fébriles en défense (79 % d’efficacité pour les attaquants danois), ankylosés en contre-attaque (leur spécialité), les joueurs du sélectionneur Guillaume Gille ont été incapables de rivaliser avec des adversaires qu’ils avaient pourtant dominés, il y a six mois seulement, en finale du championnat d’Europe (33-31 après prolongations).
La presse de Copenhague pouvait exulter. « Une pure folie », titrait notamment le tabloïd Ekstra Bladet en évoquant un « score humiliant » pour les Bleus et en saluant la performance du gardien de but Niklas Landin Jacobsen (15 arrêts, 45 % de réussite), un « vrai mur vivant » sur lequel ont buté les gros bras tricolores. L’entrée en cours de match de Jacobsen a « fait basculer la rencontre », comme l’a reconnu le sélectionneur français, Guillaume Gille.
Les conséquences arithmétiques de cette défaite préoccupante en termes de fond de jeu restent, pour l’heure, relativement mineures. Les quatre premiers qualifiés de chaque poule de six équipes seront en effet qualifiés pour les quarts de finale de la compétition qui se dérouleront au cours de la deuxième semaine des Jeux, à Lille.
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