Pour ses premiers Jeux paralympiques, Charles Noakes a réalisé un coup de maître. Dans une Arena de la Porte de La Chapelle (Paris) en fusion, le Français de 27 ans a remporté, lundi 2 septembre, la médaille d’or de badminton en catégorie SH6, qui regroupe les joueurs de petite taille. Il fait partie des trois athlètes français avec ce type de handicap concourant aux Jeux.
Impérial sur le court, le badiste qui souffre d’hypochondroplasie, une affection génétique du squelette, a donné la leçon à tous ses adversaires lors du tournoi au cours duquel il n’a perdu aucun set en cinq matchs.
En finale, c’est son ami britannique Krysten Coombs – les deux hommes s’étaient promis avant les demi-finales de se retrouver pour la médaille d’or –, qui en a fait les frais. Noakes a de nouveau fait parler sa fougue, son sens stratégique et son abnégation pour s’imposer 21-19, 21-13.
Le premier set se termine par un point exceptionnel ? Le second commence à l’avenant. Le joueur de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) a assommé son adversaire avant de rapidement se détacher au score. La suite du match a viré à la démonstration.
« Travailleur acharné »
« C’est un des plus beaux jours de ma vie, je suis très ému et très fier. J’ai connu beaucoup de doutes dans ma carrière mais je suis allé au bout de mes rêves », jubilait le champion, dégoulinant de sueur, après son match.
Pour Mourad Amrani, l’entraîneur de Charles Noakes, l’ascension de son protégé, qui pratique le badminton depuis moins de sept ans, ne doit rien au hasard. « Charles a construit un projet de haut niveau en 2019. Il s’entraîne cinq à six heures par jour pour ça. C’est un travailleur acharné. Au début, ses principaux rivaux, qui ont douze à quinze ans de “bad”, le corrigeaient 21-5 à chaque set. Et puis, petit à petit, il a commencé à inverser la tendance. Aujourd’hui, il les a tous battus au moins une fois [sauf le numéro un mondial hongkongais Chu Man Kai, défait en demi-finale]. »
Sur un terrain, le Français d’origine britannique – il est né à Sidcup, non loin de Londres – est un joueur modèle. Sa couverture de terrain et sa science des trajectoires sont à montrer dans tous les clubs de badminton, ses qualités techniques en fond de court sont au-dessus de la moyenne, sa vélocité, sa présence physique impressionnent ses adversaires.
Sa double victoire, en poule et en demi-finale contre le Brésilien Vitor Tavares, numéro deux mondial, ne fut qu’un avant-goût de ce que le Ligérien a montré le lendemain contre Coombs. « Charles est un bagarreur, dans une catégorie qui se rend coup pour coup », confirme Mourad Amrani.
Il vous reste 44.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.