dimanche, juillet 7

À trois jours du second tour des législatives, le leader de La France Insoumise était l’invité du 20H de TF1, ce jeudi.
L’occasion de répondre aux attaques de son désormais ex-compagnon de route François Ruffin.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle estime que la victoire du Nouveau Front populaire reste possible.

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Élections législatives 2024

Il est arrivé troisième de la dernière élection présidentielle. Jean-Luc Mélenchon est-il désormais l’épouvantail de la gauche ? À quelques jours du second tour des législatives anticipées, le leader de La France insoumise était l’invité du 20H de TF1, ce jeudi 4 juillet au soir. L’occasion de répondre aux critiques qui émanent de son propre camp, à commencer par celles de François Ruffin, qui l’a qualifié il y a quelques heures de « boulet » tout en annonçant qu’il ne siègerait pas avec le mouvement en cas de réélection.

« Dix-neuf personnes Insoumises ont été élues dès le premier tour« , a rétorqué Jean-Luc Mélenchon. « Il ne rend pas service à tous les autres en se comportant comme il le fait là (…) Une élection aussi dangereuse n’est pas le moment de régler des comptes personnels. Lui en particulier se met en danger. » Député sortant dans la première circonscription de la Somme, François Ruffin a été largement devancé par la candidate du RN Nathalie Ribeiro-Billet au premier tour.

Quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes.

Jean-Luc Mélenchon

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« Quand il dit qu’il quitte les Insoumis alors même qu’il est sur une circonscription qui a été attribuée aux Insoumis, qui l’ont investi, les gens ne savent plus pour quoi ils votent« , a estimé Jean-Luc Mélenchon. « La semaine dernière, il distribuait un tract où on me voyait avec lui dans sa cuisine et on était en train de rigoler (…) Il y a une règle de météo en politique : quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes. »

Alors que les sondages prédisent une victoire du Rassemblement national, mais sans majorité absolue, Jean-Luc Mélenchon estime que rien n’est joué.  « Il y a 16 millions d’abstentionnistes et c’est eux qui font la décision », a-t-il insisté. « 16 millions, c’est beaucoup. C’est plus de voix que tout le Nouveau Front populaire, c’est plus de voix que le Rassemblement national. »

Nous n’irons dans un gouvernement que pour appliquer le programme du Nouveau Front populaire.

Jean-Luc Mélenchon

Pour lui, une victoire du Nouveau Front populaire est toujours possible, malgré les désistements de nombreux candidats pour faire barrage au RN. « J’espère un dimanche où on dit ‘vivement lundi’, pour une fois », a-t-il lancé. « Parce que lundi quand on a 62 ans, on part à la retraite, parce que lundi les prix sont bloqués, parce que lundi la paie va augmenter. Je vous le dis : il nous faut une majorité absolue. Le reste n’a pas de sens. »

Depuis le début de la semaine, des voix au sein de l’ex-majorité présidentielle mettent en avant l’hypothèse d’une coalition qui gouvernerait avec la gauche… mais sans La France insoumise. « Nous ne lâcherons rien« , rétorque Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de TF1. « Nous n’irons dans un gouvernement que pour appliquer le programme du Nouveau Front populaire. Nous ne sommes donc pas vexés que Monsieur Macron ne veuille pas de nous, c’est plutôt le contraire. »

Mélenchon prédit « l’alliance de toutes les droites »

Quid de certains à gauche, comme le député européen PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, ou son homologue du PCF Fabien Roussel, qui disent « pourquoi pas ? » à une telle alliance ? « Je ne crois pas, je pense que c’est de la posture. C’est bien, ils passent pour raisonnables. Mais je ne crois pas qu’ils le feront parce que personne n’a envie de porter la chasuble du traitre toute sa vie« .

Pour Jean-Luc Mélenchon, c’est une autre scénario qui dessine en l’absence de majorité absolue. « Ce qui se présentera, c’est l’alliance de toutes les droites. Parce qu’ils ont déjà beaucoup voté ensemble à l’Assemblée nationale. Ils ont voté ensemble la loi immigration, ils ont voté ensemble la loi séparatisme, ils ont voté ensemble la suppression de l’ISF, contre le SMIC. Et leur programme est assez voisin. Donc il y aura des macronistes, des LR et le RN pour faire l’alliance de toutes les droites. »

« Sans majorité, la solution pour sortir de l’impasse, c’est que lui s’en aille« , a-t-il suggéré au chef de l’État. « Ce qui est assez normal puisque c’est lui le responsable de la pagaille« , a-t-il ajouté, renvoyant à la démission d’Alexandre Millerand sous la IIIe République, il y a tout juste un siècle. Dans cette hypothèse, Jean-Luc Mélenchon serait-il prêt à se présenter pour une quatrième fois à l’élection présidentielle ? « Je ne suis pas venu ici pour faire une soirée de science-fiction« , a-t-il coupé.


Jérôme VERMELIN

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