L’AfD (Alternative für Deutschland) à nouveau dans la tourmente. Un député du parti d’extrême droite allemand, Matthias Moosdorf, est poursuivi en justice pour un salut nazi présumé au sein de la chambre basse du Parlement allemand en 2023, a indiqué ce lundi 15 décembre le parquet de Berlin.
Cette procédure judiciaire fait suite à la levée de l’immunité parlementaire du député de 60 ans, ordonnée par le Bundestag en octobre, pour permettre l’avancée de l’enquête autour de ce geste.
Dans un communiqué, le parquet allemand indique engager les poursuites pour utilisation de « symboles anticonstitutionnels », car « l’accusé aurait salué un autre membre de son parti d’un coup de talon et d’un salut hitlérien dans le vestiaire de l’entrée Est du Reichstag (Berlin), le 22 juin 2023 ».
D’après une source, le député – que le parquet ne nomme pas – savait que le geste « était visible par les personnes présentes » au sein du Bundestag.
« Dans ce dossier d’environ 200 pages, une seule personne formule cette accusation absurde », a dénoncé Matthias Moosdorf sur les réseaux sociaux.
« J’aurais soi-disant fait le salut hitlérien dans le hall d’entrée du Bundestag il y a deux ans, alors que je vérifiais le manteau de ma femme », s’est-il défendu.
Une nouvelle affaire pour l’AfD
Connu pour être un spécialiste de politique étrangère, Matthias Moodsdorf est membre de l’AfD depuis 2016. Proche de la Russie, il est également professeur honoraire dans un conservatoire de musique de Moscou.
« Cette personne (le témoin) est un ancien député du SPD (Parti social-démocrate) qui considère l’AfD comme un ‘foyer de nazis’, un ‘environnement de haine, de misanthropie et d’intolérance’ qui ‘n’a pas sa place dans la société moderne' », a ajouté Matthias Moodsdorf. « Tous les témoins directs – employés du vestiaire, policiers du Bundestag, passants, portiers et invités, soit huit personnes au total – nient tous la version des faits présentée dans le rapport. »
Première force d’opposition à l’issue des législatives de février 2025, l’AfD pointe régulièrement en tête des sondages. Des membres et des élus du parti défrayent régulièrement la chronique, en raison de propos jugés racistes ou de références nazies.
Soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent en lien avec la Chine, un autre député de l’AfD, Maximilian Krah, avait vu son immunité levée en septembre. En cause: l’un de ses collaborateurs parlementaires entretenait des liens avec les services secrets chinois (MSS).
Fin septembre, la justice allemande a condamné cet ex-collaborateur au Parlement européen à quatre ans et neuf mois de prison ferme pour espionnage au profit de la Chine.
Article original publié sur BFMTV.com
