lundi, janvier 13

On le savait détenu en Iran depuis 2022, mais son nom n’avait pas été rendu public.
Olivier Grondeau a décidé de faire connaître sa situation, à l’aide d’une déclaration audio, diffusée par ses proches.
Accusé d’espionnage et de complot, il est détenu dans la prison d’Evin de Téhéran.

« Je m’appelle Olivier, je suis retenu en otage depuis deux ans et trois mois par le gouvernement iranien ». Le Français de 34 ans Olivier Grondeau, détenu en Iran depuis plus de deux ans, a choisi de révéler son identité pour la première fois, invoquant un « état d’épuisement » dans un message audio diffusé par ses proches ce lundi, sur France Inter (nouvelle fenêtre). « Votre responsabilité, elle est engagée dans la survie de trois êtres humains », affirme-t-il dans cet enregistrement, en référence à ses deux compatriotes, Cécile Kohler et Jacques Paris, également détenus en Iran depuis 2022, alertant sur le fait que leurs forces « s’épuisent ».

Comité de soutien d’Olivier Grondeau

Olivier Grondeau est un globe-trotter de 34 ans, né à Montpellier en 1991. Arrêté dans la région de Chiraz en octobre 2022, au centre-sud de l’Iran, expliquent ses proches sur le site (nouvelle fenêtre) de son comité de soutien. Condamné à 5 ans de prison pour « espionnage et complot contre la république islamiste » en février dernier, il est aujourd’hui détenu dans le quartier « international » de la prison d’Evin, à Téhéran, où sont confinés les étrangers et les binationaux – après plus d’un an et demi dans le quartier des détenus politiques de Chiraz. 

Dans son message enregistré, diffusé par sa mère, Thérèse Grondeau, Olivier se dit « vraiment fatigué », après plus de deux ans d’incarcération au total, sans espoir d’amélioration. « Il y a eu le temps diplomatique, pendant lequel on a laissé faire, et rien ne s’est passé », explique sa mère, « maintenant, c’est le temps des médias »

Votre responsabilité, elle est engagée dans la survie de trois êtres humaines.

Olivier Grondeau

« C’est quoi le retour ? C’est un vieux rêve qui ne suffit plus à donner du sens à cette veille épuisante », estime Olivier Grondeau dans son appel, prenant l’opinion publique à témoin. « votre responsabilité, elle est engagée dans la survie de trois êtres humaines », lance-t-il, en référence à Cécile Kohler et Jacques Paris, eux aussi détenus depuis 2022. Présent aux côtés de la mère d’Olivier, son ami Tristan Bultiauw a souligné le risque que prenait le détenu français en sortant de l’anonymat. « Il avait très peur de revenir à l’isolement qu’il a très mal vécu en début d’incarcération », mais « le désespoir et sa santé déclinant chaque jour, il a pris sur lui de prendre cette décision de médiatiser son cas », a expliqué son ami.

Le 10 janvier, le Quai d’Orsay a convoqué l’ambassadeur d’Iran à Paris pour dénoncer la situation des « otages d’État » français détenus par la République islamique, dans « des conditions de détention indignes qui, pour certaines, relèvent en droit international de la torture »

De son côté, le Français Louis Arnaud a été libéré en juin 2024 après deux ans de détention. Il avait été condamné pour une participation aux manifestations après la mort de Mahsa Amini, qu’il a toujours niée.


F.Se

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