- L’ancien Premier ministre a tenu un discours offensif lors de la rentrée politique de Renaissance à Arras.
- Il a notamment estimé que la dissolution de 2024 était « à l’origine de l’instabilité » que traverse la France.
- Avant de faire une série de propositions qui laissent entrevoir une candidature à la présidentielle.
Son entourage annonçait « le discours fondateur d’un homme en libre »
. S’exprimant en clôture de la rentrée politique de Renaissance, le parti dont il occupe le poste de secrétaire général depuis moins d’un an, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal a fait un pas vers une candidature à la prochaine élection présidentielle. « Les Français nous disent qu’ils n’attendent qu’une chose, que le chaos cesse, que le volume baisse, que la France se redresse. Il faut être lucide, ces Français en viennent à attendre 2027 avec impatience »
, a-t-il lancé.
« Ils attendent 2027 pour mettre fin au jeu mortel de ces formations politiques qui continuent de semer la division et d’entretenir le chaos à longueur de journée, pour enfin renouer avec de grands projets »
, a-t-il taclé. « Ils attendent 2027 avec impatience, non pour le choix du pire, mais pour réussir. Tant de Français attendent, espèrent que 2027 sera le grand ressaisissement qui leur permettra de retrouver l’espoir. »
La dissolution, j’y étais opposé parce que je savais que la France et les Français en paieraient le prix
La dissolution, j’y étais opposé parce que je savais que la France et les Français en paieraient le prix
Gabriel Attal
S’il a assuré le nouveau chef du gouvernement Sébastien Lecornu de son soutien, Gabriel Attal a profité de cette prise de parole pour s’affranchir d’Emmanuel Macron. « Depuis un an, nous dénonçons l’irresponsabilité des oppositions qui refusent la stabilité pour le pays »
, a-t-il regretté. « Mais l’origine de l’instabilité, c’est la dissolution de l’Assemblée nationale. J’y étais opposé parce que je savais que la France et les Français en paieraient le prix. »
« L’heure est venue de nous réinventer »
, a promis le plus jeune Premier ministre de la Vᵉ République alors qu’une partie des militants de Renaissance scandait « Attal président »
. « Cette nécessité d’un changement est partagée par à peu près tout le monde. Mais nous, nous voulons refonder le modèle de 1945 pour 2025 plutôt que de revenir en 1945 »
, a-t-il pris soin de préciser dans un tacle à peine voilé à une partie de la droite et à l’extrême droite.
Plus de référendums, moins de normes
« C’est une nouvelle république que nous devons refonder »
, a-t-il notamment proposé, déclinant le concept à l’éducation, à l’environnement ou encore au numérique, « car les nations qui maitriseront l’IA seront celles qui maitriseront le monde de demain. Plutôt que de se demander comment taxer Mistral, demandons-nous comment avoir deux Mistral, trois Mistral, quatre Mistral »
, allusion à la taxe Zucman sans la nommer.
Prônant le recours à des « référendums réguliers »
, Gabriel Attal également évoqué la réduction du nombre de parlementaires, la suppression de strates de collectivités territoriales, « moins de normes »
ainsi que « moins de voies de recours
» au plan juridique « pour en finir avec ces recours à l’infini qui empoisonnent la vie de tant de personnes qui portent des projets partout dans notre pays »
. Mais également une réaffirmation du projet européen avec « l’élection du président de la commission de Bruxelles au suffrage universel ».
Un principe de « non-régression sociétale »
« Face aux conservateurs et aux réactionnaires dont les offensives n’ont jamais été aussi nombreuses »
, Gabriel Attal a également fait une proposition qui ne devrait pas manquer de faire parler. « De la même manière que dans notre Constitution, il y a un principe de non-régression environnementale, inscrivons-y un principe de non-régression sociétale »
, a-t-il suggéré. « Pour qu’aucune loi ne puisse revenir sur les droits, sur les progrès, sur les conquêtes obtenues de hautes luttes pour l’égalité, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité selon les orientations sexuelles. »
Quid de son calendrier personnel ? Sous les yeux de Gérald Darmanin et de plusieurs ministres démissionnaires, Gabriel Attal a estimé que la multiplication des candidatures dans le même camp était la garantie d’une défaite en 2027. « Cessons de croire au mythe de l’homme providentiel et acceptons de partager le pouvoir »
, a-t-il insisté, privilégiant la mise en place du projet de son parti en allant à la rencontre des Français au cours des 18 prochains mois. Des promesses qui font presque fait oublier la seule annonce concrète de son discours : le prochain changement de nom programmé de son parti, validé par 70% des militants.




