mardi, décembre 9
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le premier ministre britannique, Keir Starmer, le président finlandais, Alexander Stubb, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le président américain, Donald Trump, le président français, Emmanuel Macron, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, le chancelier allemand, Friedrich Merz, et le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, à la Maison Blanche, à Washington, le 18 août 2025.

« Je pense qu’ils sont faibles, mais je pense aussi qu’ils veulent être tellement politiquement corrects. (…) Je pense qu’ils ne savent pas quoi faire. » C’est une nouvelle attaque frontale contre les dirigeants européens, la plus virulente à ce jour par Donald Trump contre l’Europe et ses dirigeants, dans la droite ligne de la stratégie de sécurité nationale dévoilée par la Maison Blanche, qui évoquait la « perte des identités nationales » européennes.

Dans un entretien publié mardi sur le site américain Politico, le président américain, qui est désigné par la publication comme « la personnalité la plus influente » en Europe, affirme que la Russie se trouve selon lui en position de force dans la guerre en Ukraine et accuse les dirigeants européens d’« inaction », tout en disant estimer que l’immigration menace la viabilité de plusieurs Etats européens.

Reprenant son thème favori, Donald Trump soutient que l’invasion de l’Ukraine n’aurait « jamais eu lieu » s’il avait été président. « Je pense que si je n’étais pas président, vous auriez pu avoir une troisième guerre mondiale. Vous auriez eu un problème bien plus grave que celui que vous avez en ce moment (…). C’est un gros problème pour l’Europe. Et ils ne le gèrent pas bien. »

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« A un moment donné, la force l’emporte »

« La Russie a l’avantage. Et elle l’a toujours eu. Elle est bien plus grande et plus forte. Je tiens à saluer le courage et la bravoure du peuple et des militaires ukrainiens, mais à un moment donné la force l’emporte, et dans ce cas précis elle est considérable », déclare Donald Trump. « Ils ont perdu du territoire bien avant mon arrivée. Ils ont perdu toute une bande de littoral, une grande portion de littoral. Ils ont perdu beaucoup de terres, et des terres de très grande qualité. On ne peut certainement pas parler de victoire », poursuit le président. Toutefois, près de quatre ans après le début de l’invasion, la Russie n’est toujours pas parvenue à contrôler l’intégralité du Donbass.

Il estime encore que Volodymyr Zelensky devrait organiser une élection présidentielle : « Je pense que c’est important d’organiser une élection. Ils se servent de la guerre pour ne pas organiser d’élection (…). Peut-être que Zelensky gagnerait. Je ne sais pas qui gagnerait. Mais ils n’ont pas eu d’élection depuis longtemps. Vous savez, ils parlent de démocratie, mais à un moment donné ce n’est plus vraiment une démocratie. »

Il poursuit et reproche au chef de l’Etat ukrainien de ne pas avoir étudié les dernières propositions de paix. « Il devrait les lire », déclare-t-il. « Son équipe a adoré la proposition. Ils l’ont vraiment appréciée », ajoute-t-il. « Il va falloir qu’il se ressaisisse et qu’il commence à accepter les choses (…), parce qu’il est en train de perdre », reprend Donald Trump dans l’interview.

« L’Europe prend certaines mauvaises directions »

Le président américain accuse plusieurs gouvernements européens d’avoir laissé « entrer des millions de personnes », dénonçant des politiques migratoires « désastreuses » qui auraient transformé des villes comme Paris, Londres et Stockholm. Il évoque une Europe « en déclin » dirigée par des responsables « faibles ».

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Lundi, déjà, à la Maison Blanche, le président américain avait lancé à la presse : « L’Europe doit faire très attention », en ajoutant : « L’Europe prend certaines mauvaises directions, c’est très mauvais, très mauvais pour les gens. Nous ne voulons pas que l’Europe change autant. »

Le président réaffirme enfin son soutien à des dirigeants comme Viktor Orban, en Hongrie, et insiste sur le fait qu’il n’a « aucun projet » de départ de l’OTAN, tout en disant souhaiter que les Européens « assument davantage » leur défense.

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Relations tendues

Les relations entre l’Europe et les Etats-Unis se sont tendues dans plusieurs dossiers depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, en janvier, du rapprochement américain avec la Russie au soutien affiché des Etats-Unis aux partis conservateurs ou d’extrême droite en Europe. « Que les Américains veuillent maintenant sauver la démocratie en Europe, je n’en vois pas la nécessité », a estimé le chancelier allemand, Friedrich Merz, mardi, lors d’une visite en Rhénanie-Palatinat, région allemande abritant d’importantes bases militaires américaines. « Si elle devait être sauvée, nous pourrions le faire nous-mêmes », a ajouté Friedrich Merz.

Dans l’entretien, Donald Trump refuse à plusieurs reprises d’exclure l’envoi de troupes américaines au Venezuela : « Je ne veux ni exclure ni confirmer. Je n’en parle pas », déclare le président à propos d’un éventuel déploiement terrestre, en ajoutant : « Je ne veux pas vous parler de stratégie militaire. » Il ajoute qu’il envisage d’utiliser la force contre des cibles dans d’autres pays où le trafic de drogue est très actif, notamment au Mexique et en Colombie.

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