mardi, décembre 16

Les deux cadavres sont là, en plein air. Une vache grise et une autre rousse et blanche, enveloppées dans cette brume montée de la vallée qui donne au paysage un air à la fois doux et funèbre. En grimpant jusqu’à la ferme, un peu en dehors du village de Benque (Haute-Garonne), à une heure de Toulouse, on a croisé un troisième cadavre de vache, le ventre en l’air, deux jolis veaux blancs un peu perdus à ses côtés. Un peu en surplomb, sur la colline, à bonne distance mais avec une vue plongeante sur l’exploitation, un car de gendarmes attend et c’est comme si une menace sourde pesait sur toute la campagne.

« J’ai trouvé la première vache morte en allant au pré, à un kilomètre et demi en contrebas, pour nourrir le troupeau samedi matin, raconte Christian Lasserre d’une voix blanche. La deuxième était à l’intérieur d’un des hangars qui abrite une partie des bêtes. » Ces deux-là, assure l’éleveur, « n’étaient pas très bien depuis quelques jours. Elles marchaient avec précaution comme sur des aiguilles, elles avaient maigri, avaient des aphtes dans la bouche ». La troisième, balaye-t-il, « cela n’a rien à voir, elle a dû manger un truc bizarre ».

Il n’a même pas besoin de dire avec quoi « cela a à voir », tout le monde a compris. Depuis plusieurs jours, ce bout d’Occitanie vit dans la peur de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse qui menace les bovins. Quelques heures après avoir trouvé ses animaux morts, Christian Lasserre a donc prévenu la Direction départementale de la protection des populations qui surveille l’état sanitaire des élevages. Dans la foulée, il a fait venir l’une des vétérinaires de la clinique d’Aurignac, une commune voisine.

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