- À Miribel, dans l’Ain, le nombre excessif de camions qui traversent fait vivre un enfer à des habitants.
- Au-delà du ras-le-bol, les riverains dénoncent une situation devenue dangereuse.
- Une équipe de TF1 s’est rendue sur place.
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Le 13H
Du bruit, de la pollution, de l’insécurité… Les habitants de ce hameau de Miribel (Ain) vivent chaque jour un enfer. « Il faut être très prudent et personnellement, au rond-point, j’ai failli me faire écraser »,
dénonce une retraitée. Il faut dire que 16.000 véhicules traversent ce hameau quotidiennement, dont 1.500 poids lourds. « Si je reste au bord, je pense que je me fais couper une jambe. C’est sûr, c’est certain »,
atteste de son côté un riverain.
Le niveau sonore est celui d’un aspirateur. Alors Jean-Luc a fait installer des doubles vitrages et des doubles volets, mais ce n’est pas suffisant. « Quand on a déposé le permis de construire, en 1982, on m’a dit :
‘ne vous inquiétez pas, au niveau circulation, il va y avoir l’autoroute, il n’y aura plus de circulation’. Et la circulation a été multipliée par 5″,
avance-t-il.
Un poids lourd sur trois, ce sont des étrangers qui viennent de l’Est. Et ils roulent super vite sur la route.
Un poids lourd sur trois, ce sont des étrangers qui viennent de l’Est. Et ils roulent super vite sur la route.
Le facteur de Miribel
Le commerce de restauration rapide de Céline Erdem est, lui, situé en bordure de la route départementale. Le bruit y est incessant et la terrasse reste désespérément vide. Même l’accès est dangereux. « Ça fait huit ans qu’on est là, ça fait huit ans qu’on subit le bruit. Les familles ont peur de venir avec leurs enfants en bas âge, elles sont tout le temps derrière eux parce que la route est super dangereuse »,
dénonce-t-elle.
Cette départementale permet aux camions d’accéder à deux zones industrielles. Mais surtout, elle relie Lyon à Bourg-en-Bresse sans payer l’autoroute. Les poids lourds s’y engouffrent donc à grande vitesse. Même le facteur a peur pendant sa tournée. « Un poids lourd sur trois, ce sont des étrangers qui viennent de l’Est. Et ils roulent super vite sur la route. Ils ne respectent pas du tout le code de la route. Ils nous coupent la route, ce qui peut être très dangereux pour nous »
, souligne-t-il.
Excédés, les 1.000 habitants du hameau ont créé un collectif. Ils demandent notamment le respect de la limitation de vitesse à 50 km/h, avant qu’un drame ne se produise. « C’est dangereux pour la traversée des piétons. Et si vous vous promenez en limite de trottoir, vous risquez d’être percuté par les rétroviseurs ou par les poids lourds qui frôlent le trottoir »,
explique Gérard Attard, membre du collectif contre les nuisances de la RD1083.
En attendant, la commune a installé des écluses routières pour éviter que les poids lourds empruntent les axes secondaires du hameau. D’autres projets sont par ailleurs en chantier. « On étudie aussi la possibilité de mettre de la vidéo-verbalisation. Par contre, ce sont des choses qui sont très techniques »
, indique Sylvain Lucas, directeur des services techniques. Enfin, le département de l’Ain envisage la création d’une déviation, mais elle ne devrait pas voir le jour avant une dizaine d’années.







