mercredi, novembre 20

Combien de petites lignes, si importantes dans nos régions, vont faire les frais des coupes budgétaires ?
Des projets de réouverture vont-ils être abandonnés ?
Une équipe du 13 H de TF1 s’est penché sur le sort incertain de la ligne Angoulême-Limoges.

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Le 13H

Depuis que la ligne de train Angoulême-Limoges a fermé en 2018, David est obligé de prendre sa voiture pour se rendre au travail à Limoges. « Je l’ai achetée à 50.000 kilomètres », précise au volant de son véhicule. Désormais, il affiche 159.000 kilomètres au compteur. Le coût en carburant, 300 euros par mois. « On est censé contribuer avec notre impôt à avoir une partie des services communs. On va dans une direction où les zones les moins peuplées, les moins denses, auront de moins en moins de services publics », regrette-t-il. 

J’ai espoir que si cette ligne revient, j’augmente mes effectifs.

Nicolas Hubert, directeur BTP du CFA Poitou-Charente

 Depuis la fermeture de cette voie ferrée, le seul moyen de transport en commun possible, c’est le bus. Il faut compter 2 h 30 en moyenne contre 1 h 40 quand le train était en service. La ligne Angoulême-Limoges est impraticable. Dans le quai de gare, il ne reste plus que l’abri destiné aux voyageurs. « Aujourd’hui, il n’y a plus d’entretien », déplore Sandrine Précigout, maire (PS) des Terres-de –Haute-Charente (Charente). Selon cette élue, la SNCF, dont c’est la responsabilité, n’entretient plus la voie. Alors, la mairie envoie ses agents passer le débroussailleur. « Si on entretient, c’est qu’on pense que cette ligne va rouvrir. Tout au moins, on l’espère », confie la maire dans la vidéo du 13 H de TF1 en tête de cet article.

Un espoir partagé dans ce CFA, centre de formation d’apprentis. Il a vu le jour quand la ligne de train était encore ouverte. Il accueille 300 apprentis, mais il pourrait en accueillir le double. L’absence de trains influe sur le nombre d’apprentis. « La ligne n’est pas loin, puisqu’en face, c’est le bâtiment du lycée professionnel. Juste derrière le mur, vous avez la ligne. J’ai espoir que si cette ligne revient, j’augmente mes effectifs », souligne Nicolas Hubert, directeur BTP au CFA Poitou-Charente. 

Le département de la Charente, cofinanceur du projet, s’est engagé à verser 15 millions d’euros. Mais voilà, frappé au portefeuille par les économies demandées par le gouvernement, le département n’est plus sûr d’en avoir les moyens. « Il est bien évident que si le gouvernement ne révise pas sa copie, il ne sera pas possible d’aligner 15 millions d’euros. Cette ligne-là est stratégique, avec un CFA, avec des enfants qui doivent se rendre à l’école, avec l’accès à la culture, avec la désertification médicale. C’est aussi l’espoir de revoir vivre un peu nos territoires ruraux », énumère Philippe Bouty, président (PS) du Conseil départemental de la Charente. Ces 15 dernières années, en France, 900 kilomètres de voies TER ont fermé. Sur ces 900 kilomètres, 550 devraient rouvrir. Mais dans la plupart des cas, les travaux n’ont toujours pas démarré. Le sort de ces lignes est plus incertain que jamais.


La rédaction de TF1 | Reportage Adrien Voyer, Baptiste Sisco

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