mercredi, décembre 10

  • Dans un entretien accordé à Politico et publié mardi, le président des États-Unis s’en prend aux dirigeants européens, qualifiés de « stupides », notamment à cause de leurs politiques migratoires.
  • « Ce qu’ils font avec l’immigration est un désastre », estime Donald Trump.

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Le second mandat de Donald Trump

En plus d’enjoindre l’Ukraine à organiser des élections, Donald Trump s’en prend violemment à l’Europe. Dans un grand entretien accordé mardi 9 décembre au site Politico, le président américain estime que « la plupart des nations européennes (…) se délabrent », à cause de leur politique migratoire, reprenant en termes plus crus l’argumentaire récemment déroulé par son gouvernement dans sa « Stratégie de sécurité nationale. »

Ce document publié vendredi anticipe l‘ »effacement civilisationnel » de l’Europe et prône la lutte contre les « migrations de masse », avec une rhétorique qui selon certains commentateurs fait écho à des éléments de la théorie complotiste d’extrême droite dite du « grand remplacement ».

Le président américain a également pris soin de traiter de « stupides » nombre de dirigeants européens. « Je connais les mauvais dirigeants, je connais les intelligents, je connais les stupides. Il y en a de vraiment stupides aussi », a-t-il déclaré. « Ils veulent être politiquement corrects et c’est ce qui les affaiblit », a encore dit Donald Trump. « Ce qu’ils font avec l’immigration est un désastre », a-t-il estimé, reprenant l’un des grands thèmes de son second mandat, marqué par des expulsions massives.

Des immigrés qui « arrivent de tous les endroits du monde »

« J’adorais Paris. C’est un endroit très différent de ce qu’il était. Si vous regardez Londres, vous avez un maire nommé Khan. C’est un maire horrible, vicieux, dégoûtant », a-t-il ajouté. L’édile en question, Sadiq Khan, a répliqué dans un entretien à Politico : « Je ne sais vraiment pas pourquoi le président Trump est à ce point obsédé par ce maire de Londres. »

Évoquant les immigrés en Europe, Donald Trump a assuré qu’ils « arrivent de tous les endroits du monde. Pas seulement du Moyen-Orient, ils arrivent du Congo (….). Et pire encore, ils viennent des prisons du Congo et de nombreux autres pays. » Il applique le même argumentaire aux États-Unis, affirmant sans preuve que le pays connaissait un afflux de migrants venus de prisons ou d’hôpitaux psychiatriques d’Amérique latine.

Le milliardaire a aussi ironisé sur la dépendance des Européens à la protection militaire américaine, en lançant : « l’Otan m’appelle ‘papa' ». De fait, le chef de l’Alliance de défense, Mark Rutte, a un jour comparé le rôle de médiateur international de Donald Trump à celui d’un « papa » grondant des enfants querelleurs.

Je ne veux pas diriger l’Europe

Donald Trump

« Je ne veux pas diriger l’Europe », a dit Donald Trump, tout en assurant être « très impliqué » dans les affaires européennes. Interrogé sur sa volonté d’intervenir dans les processus électoraux en Europe, il a admis avoir « soutenu Viktor Orban », le Premier ministre hongrois, qui « fait un très bon travail, d’une façon différente, en matière d’immigration »

Par ailleurs, dans cet entretien, Donald Trump critique durement l’impuissance des Européens face au conflit en Ukraine, et répète son appel à des élections dans ce pays envahi par la Russie en 2022. « Je pense que c’est le moment », a affirmé le président américain, accusant Kiev d‘ »utiliser la guerre » pour s’abstenir d’organiser des scrutins. 

J.F. avec AFP

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