- Dans un entretien accordé à Politico et publié mardi, le président des États-Unis s’en prend aux dirigeants européens, qualifiés de « stupides », notamment à cause de leurs politiques migratoires.
- « Ce qu’ils font avec l’immigration est un désastre », estime Donald Trump.
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Le second mandat de Donald Trump
En plus d’enjoindre l’Ukraine à organiser des élections, Donald Trump s’en prend violemment à l’Europe. Dans un grand entretien accordé mardi 9 décembre au site Politico, le président américain estime que « la plupart des nations européennes (…) se délabrent »
, à cause de leur politique migratoire, reprenant en termes plus crus l’argumentaire récemment déroulé par son gouvernement dans sa « Stratégie de sécurité nationale. »
Ce document publié vendredi anticipe l‘ »effacement civilisationnel »
de l’Europe et prône la lutte contre les « migrations de masse »
, avec une rhétorique qui selon certains commentateurs fait écho à des éléments de la théorie complotiste d’extrême droite dite du « grand remplacement ».
Le président américain a également pris soin de traiter de « stupides »
nombre de dirigeants européens. « Je connais les mauvais dirigeants, je connais les intelligents, je connais les stupides. Il y en a de vraiment stupides aussi »
, a-t-il déclaré. « Ils veulent être politiquement corrects et c’est ce qui les affaiblit »
, a encore dit Donald Trump. « Ce qu’ils font avec l’immigration est un désastre »
, a-t-il estimé, reprenant l’un des grands thèmes de son second mandat, marqué par des expulsions massives.
Des immigrés qui « arrivent de tous les endroits du monde »
« J’adorais Paris. C’est un endroit très différent de ce qu’il était. Si vous regardez Londres, vous avez un maire nommé Khan. C’est un maire horrible, vicieux, dégoûtant »
, a-t-il ajouté. L’édile en question, Sadiq Khan, a répliqué dans un entretien à Politico : « Je ne sais vraiment pas pourquoi le président Trump est à ce point obsédé par ce maire de Londres. »
Évoquant les immigrés en Europe, Donald Trump a assuré qu’ils « arrivent de tous les endroits du monde. Pas seulement du Moyen-Orient, ils arrivent du Congo (….). Et pire encore, ils viennent des prisons du Congo et de nombreux autres pays. »
Il applique le même argumentaire aux États-Unis, affirmant sans preuve que le pays connaissait un afflux de migrants venus de prisons ou d’hôpitaux psychiatriques d’Amérique latine.
Le milliardaire a aussi ironisé sur la dépendance des Européens à la protection militaire américaine, en lançant : « l’Otan m’appelle ‘papa' »
. De fait, le chef de l’Alliance de défense, Mark Rutte, a un jour comparé le rôle de médiateur international de Donald Trump à celui d’un « papa »
grondant des enfants querelleurs.
Je ne veux pas diriger l’Europe
Je ne veux pas diriger l’Europe
Donald Trump
« Je ne veux pas diriger l’Europe »
, a dit Donald Trump, tout en assurant être « très impliqué »
dans les affaires européennes. Interrogé sur sa volonté d’intervenir dans les processus électoraux en Europe, il a admis avoir « soutenu Viktor Orban »
, le Premier ministre hongrois, qui « fait un très bon travail, d’une façon différente, en matière d’immigration »
.
Par ailleurs, dans cet entretien, Donald Trump critique durement l’impuissance des Européens face au conflit en Ukraine, et répète son appel à des élections dans ce pays envahi par la Russie en 2022. « Je pense que c’est le moment »
, a affirmé le président américain, accusant Kiev d‘ »utiliser la guerre »
pour s’abstenir d’organiser des scrutins.




