C’est une affaire judiciaire vieille de 41 ans qui tient encore la France en haleine. L’affaire du petit Grégory, un enfant de 4 ans retrouvé pieds et mains liés, noyé dans une rivière du nord-est du pays. Le ou les meurtriers présumés n’ont toujours pas été arrêtés. Il n’y a pas eu de procès. Mais de nombreux rebondissements. Aujourd’hui, la grand-tante de l’enfant, Jacqueline Jacob, a été mise en examen pour association de malfaiteurs.
Jacqueline Jacob est soupçonnée d’avoir été l’un des corbeaux dans cette affaire. L’un des auteurs de lettres anonymes menaçantes, que la famille du petit Grégory a reçu durant des années avant l’assassinat de l’enfant. La réussite du jeune père de la victime suscitait beaucoup de jalousie dans son entourage.
Selon le procureur général Philippe Astruc, Jacqueline Jacob aurait ainsi participé à une ou plusieurs infractions ayant débouché sur l’assassinat de Grégory. « En proférant à plusieurs reprises des menaces de mort, en procédant à des appels téléphoniques malveillants, en revendiquant l’assassinat de Grégory Villemin », a indiqué le procureur général. L’un des courriers, que Jacqueline Jacob pourrait avoir écrit, revendique même le crime : « J’espère que tu mourras de chagrin, le chef. Voilà ma vengeance ».
Ces accusations reposent notamment sur des analyses graphologiques réalisées en 2017 et des éléments plus récents. « La reconnaissance par son beau-frère de sa voix, la concordance entre les appels téléphoniques du corbeau et son emploi du temps, et enfin le témoignage d’un proche indiquant qu’il était possible pendant son temps de travail de s’absenter », a ajouté Philippe Astruc.
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Jacqueline Jacob déjà soupçonnée en 2017
Mais ces éléments ne suffisent pas, selon le procureur, à envisager la participation personnelle de Jacqueline Jacob au meurtre. À 81 ans, la grand-tante du petit Grégory a déjà été soupçonnée. En 2017, elle est poursuivie pour « enlèvement et séquestration suivie de mort » et placée en détention quelques jours. Mais l’année suivante, sa mise en examen est annulée pour un vice de forme.
Cette fois, elle ressort libre, malgré les poursuites. Une preuve pour ses avocats que les juges n’ont pas grand-chose contre leur cliente. Selon la défense de Jacqueline Jacob, d’ici quelques mois, les experts en ADN devraient dire s’ils ont été capables ou non de démêler les traces ADN qui se trouvaient sur les cordelettes, aux pieds et aux mains du petit Grégory et sur la lettre de revendication. Cette affaire pourrait bien connaître de nouveaux rebondissements.
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